Les actualités de cette semaine s’en sont fait l’écho de multiples fois : le terrible manège nord-coréen se poursuit.
Une voie de plus le régime Nord-Coréen joue la carte de la provocation, au-delà de l’acceptable et en se jouant du risque de déclencher une guerre.
Il faut dire que Kim Jong-i, le dictateur de ce paysl doit se sentir encouragé par ses victoires répétées…
C’est avec succès qu’il se livre depuis plusieurs années à un chantage systématique : argent contre paix.
Il faut dire que le pays, après la chute de l’URSS, s’est retrouvé isolé et ses dirigeants se sont arqueboutés sur leur régime stalinien.
Aujourd’hui l’économie du pays est complètement exangue et repose principalement sur l’industrie militaire, entraînée par une armée disproportionnée par rapport à la taille du pays et les exportations d’armes. Bien sûr, ce commerce qui ne profite qu’au cercle restreint des agents du régime.
La population, elle, en pâtit et vit dans des conditions misérables, subissant régulièrement des famines, tout en étant soigneusement contrôlée par la police ou éduquée par la propagande quotidienne, toute communication vers le monde extérieur étant quasi impossible.
Evidemment, une des armes de cette propagande consiste à détourner l’attention de la population sur un ou des ennemis communs, agresseurs qui seraient la cause de tous les maux et contre lesquels le régime s’efforcerait héroïquement à protéger son peuple.
Oui, le mécanisme est bien rôdé et les ennemis en question bien connus : les Etats-Unis et le Japon, pour des raisons historiques et même si bien des choses ont changé en 50 ans.
Pour les mêmes raisons, la Corée du Nord se cherche et s’est semble-t-il trouvé des alliés en la Russie et la Chine.
L’intérêt de ces deux derniers ? Probablement pas la Corée du Nord en soi. Mais plutôt une vrai volonté, vérifiée d’ailleurs dans bien d’autres contextes, de s’opposer aux Etats-Unis tout en décridibilisant les Nations-Unies. La Chine souhaite en même temps s’affirmer comme puissance régionale face au Japon, et concernant la Russie il y a peut-être un relent des Iles Kouriles.
La machine est bien rodée et tous sont déjà parvenus à leur fin : ridiculiser les Nations-Unies en jouant à leur propre jeu.
Diviser, bloquer les décisions importantes, laisser passer les résolutions inutiles se résumant en belles paroles. Et s’assurer ainsi qu’aucune ne viendra jamais gêner leurs petites politiques internes.
Donc, des Nations-Unies impuissantes, des démocraties frileuses : le champ est libre et Kim Jong-il sait astucieusement utiliser tous ces éléments et en profiter pour à chaque fois pour repousser les limites de l’acceptable.
On croyait il y a quelques années que le seul fait de redémarrer une centrale nucléaire serait un acte de guerre.
Depuis, les frontières maritimes ont été violées, des missiles sont tirés tout azimuth régulièrement, un essai nucléaire a eu lieu. N’évoquons même pas les paroles qui sont des quasi déclarations de guerre, chaque fois plus violentes. Ou encore l’affaire folklorique des japonais kidnappés. A chaque fois, le régime franchit un palier et se renforce, pendant que tout le monde est divisé.
Bref, Kim Jong-li joue et est actuellement le véritable maître. Voilà qui n’est pas rassurant tant on peut s’interroger sur ses véritables motivations, voire sa santé mentale.
Il faudra bien mieux que des blocus économiques sur des échanges qui étaient déjà insignifiants. Mais peut-être aussi pas grand chose, car il n’est pas sûr que la population coréenne se montre indéfiniment patiente envers ses dirigeants. D’après ce reportage, la résistance semble s’organiser : tracts contre le régime, contrebande de vidéos en provenance de l’extérieur, témoignages d’exilés passant la frontière…
Souhaitons que ce régime s’effondre de lui-même ! En attendant, on comprend l’anxiété des japonais face à un tel et si proche voisin, doté de l’arme nucléaire et des missiles longue portée qui vont bien.
Plus d’infos : Wikipedia
PS : j’ai une vidéo interessante à ce sujet, je suis en train de plancher sur un moyen pour la diffuser prochainement.