On peut voyager au Japon et passer à côté de beaucoup de choses.
Je prendrai comme exemple une conversation que j’ai pu avoir avec un collègue de travail français, qui s’était rendu un mois en stage de fin d’études au Japon.
Outre le fait qu’il ait apprécié ce pays, il demeure un grand nombre d’incompréhensions dues au fossé culturel qui nous sépare et les différentes éducations qui en découlent .
Un premier exemple : ayant demandé son chemin à un japonais, le collège me racontait qu’il fut surpris du temps que celui-ci lui consacra pour l’aider (car il est vrai que même pour un japonais il est difficile de s’y retrouver tant le système est complexe) : « il m’a accompagné partout, jusqu’au commissariat. Il ne voulait surtout pas perdre la face devant un étranger en ne sachant pas répondre à ma question ».
Ce jugement est tout à fait typique du point de vue français, où rares sont les personnes prêtes à rendre service gratuitement. L’homme aurait agi par simple fierté, selon mon collègue. Moi, je dit qu’il est bien plus probable que l’homme ait simplement fait preuve de gentillesse, dans un pays où l’on met un point d’honneur à aider, d’autant plus si la personne est étrangère. Il est ainsi donc regrettable que son geste ait été finalement si mal perçu.
Autre exemple. Invité à une soirée par des étudiantes japonaises, celui-ci s’attendait naïvement à un rendez-vous galant, effectivement classique d’un point de vue occidental… et quelle ne fut pas sa déconvenue, car il n’en était rien !
Contrairement à la musique et à la danse auxquelles il s’attendait, il découvrit une exposition faisant le tour des pays du monde, très simpliste. Son commentaire : « vraiment, j’ai trouvé que ces filles étaient très enfantines malgré leur âge, l’exposition était du niveau collège ». D’abord, c’est faire fi de la difficulté des études au Japon, où certains lycées sont du niveau de nos universités. Mais passons. La tradition dans les écoles au Japon est d’accueillir les étrangers dans ce genre de soirée, où les documents présentés n’ont aucune prétention et surtout pas celle d’être des exposés de fond, mais dont le seul but est de favoriser l’échange. Ils espèrent donc des échanges culturels, des discussions pour favoriser l’intégration des visiteurs étrangers et leur offrent par ailleurs la possibilité de rencontrer d’autres compatriotes afin qu’ils puissent s’organiser en communautés solidaires.
Bref un but qui était tout à fait louable et généreux, sans arrière pensée , et un moment simple à côté duquel mon malheureux collègue est complètement passé sans y avoir rien compris.
Comme quoi, les malentendus culturels peuvent être d’immenses barrières et même les bonnes intentions peuvent être perçues d’une façon complètement faussée .