Tag Archives: clichés

Les allergies au pollen

Kafun-sho
“Kafun-sho”, ou rhume des foins, est un mot sur toutes les lèvres dans tout le Japon, du printemps jusqu’à l’été. Alors que nous sommes plein d’entrain à l’arrivée des beaux jours, nous nous attendons en même temps à subir tous les inconvénients du pollen, très présent sur tout le pays.

sugi yama

En effet, le Japon étant montagneux, presque tout le territoire est recouvert de forêts. Parmi les arbres, “Sugi”, le cèdre japonais, transporte le plus de pollen et est craint par les japonais.

sugi

Cette année (2005), les abres seraient porteurs de plus de pollen que jamais, depuis que des mesures sont faites. L’incident suivant vous montrera combien le phénomène est important : les pompiers de je ne sais plus quelle préfecture furent envoyés dans une montagne, mais le fait est qu’il n’y avait pas de feu ! Les habitants locaux avaient pris un nuage de pollen pour les émanations d’un incendie !

Chaque année, on entend les mêmes informations ou reportages, comme un véritable évènement, qui dit “CETTE année sera la pire”. Nul doute que cela est lié au climat qui se réchauffe aussi progrssivement. Le réchauffement global affecte nos vies de bien des façons. L’emploi du mot Kafunsho est d’ailleurs relativement récent et montre bien l’ampleur que le phénomène a pris à notre époque.

Symptomes
Quand je suis au Japon, j’ai beaucoup d’ennuis causés par le pollen sugi et le pollen ine (des plants de riz). Mes yeux sont en permanence irrités et en train de pleurer, et si je sors de la maison, il deviennent rouges et gonflés. Le nez qui coule et les éternuements répétés m’enlèvent aussi beaucoup d’énergie. Le pire est encore les mots de tête et l’apparition de boutons d’allergie. Je cherche alors à rester au maximum à l’intérieur et lors de mes déplacements, je couvre toujours ma bouche avec un mouchoir. Une protection somme toute inutile face aux nuages de pollen.

sick people

Comment se protéger
Ici, je vais vous montrer quelques produits conçus spécifiquement pour se protéger du pollen.

masque

Le masque de protection : les occidentaux croient que ce type de masque est seulement porté par les médecins à l’hôpital, mais au Japon vous verrez des gens en porter dans la rue. Maintenant, il y en a un grand nombre de modèles sur le marché. La photo ci-dessus en montre un pour se protéger du pollen des fleurs. Il a été conçu pour couvrir l’ensemble des voies respiratoires et utilise un matériau qui bloque les plus petites particules.

Pour information, nous avons d’autres usages pour ce type de masque. En particulier, nous en portons quand nous sommes malades, en particuler si nous avons de la toux. Nous ne voulons pas contaminer d’autres personnes, nous utilisons donc un tel masque pas seulement pour nous protéger nous-mêmes, mais aussi pour protéger les autres.

D’autre part, le masque est également porté par les écoliers, lorsqu’ils servent les repas scoalaires. Au Japon, à des fins d’éducation et de discipline, les étudiants se servent eux-mêmes leurs repas, et par mesure d’hygiène, ceux qui sont en charge du service doivent porter un masque de protection, une coiffe et bien sûr un tablier.

J’aime que tout soit propre, comme beaucoup de japonais, mais en dehors du Japon, il m’est vraiment difficile de supporter d’autres façons de faire. Les gens ne font pas la moindre attention aux autres, se mouchent en face de mon visage, toussent dans le métro sans se couvrir la bouche et mangent sans se laver les mains !
invista
Ce futon (photo ci-dessus) est lavable. Quotidiennement, il peut être nettoyé de sa poussière. L’air au Japon est humide, nous nous devons donc de garder les fenêtres ouvertes pour renouveller l’air. Mais, de cette façon, beaucoup de pollen rentre et couvre le sol. Nous pouvons balayer ou aspirer sur le sol, mais pas sur le futon. Ainsi, le futon lavable est un produit idéal en cette période.

protection futon

C’est un séchoir pour futon, afin de ne pas sécher le futon à l’extérieur pendant la saison du Kafun, ce qui aurait rendu le précédent lavage inutile.
lunette protective

Des lunettes de soleil, avec une protection contre le kafun. Le cadre est épais et couvre ainsi les yeux de tous les côtés, afin d’empêcher les particules de pollen de pénétrer.

manteau de protection

Ce manteau a l’air anodin, mais il est en fait conçu pour n’accrocher aucune poussière de pollen, invisible mais présente partout.
special  drink

Une boisson pour les personnes souffrant d’allergie, à base d’une plante. Nous l’appelons Shiso.

produits

Il y a bien d’autres produits pour cette saison. Les pharmacies font le plein de clientèle. Soyez prudent de ne pas être l’un d’entre eux. Même si vous n’avez aucune allergie dans votre pays, vous pourriez avoir des ennuis au Japon pendant cette saison. Moi, en France, je n’ai aucun problème allergique. Bien loin des sugi et ine…

Les caractères nationaux

L’autre jour, j’ai trouvé dans un journal une blague intéressante propos des nationalités.
Elle exprime certains traits nationaux avec justesse et humour. Il y est question d’un américain, d’un anglais, d’un allemand, d’un italien, d’un français et d’un japonais, tous ensembles sur un navire.

caractère nationaux
source : The Japan Times

Voici une traduction de cette blague :


Le naufrage d’un navire

Le capitaine demande aux passagers de plonger dans la mer. Pour les persuader, il fait preuve de ruse.
Il dit l’américain : “tu seras un héro si tu le fais !”
à l’anglais : “tu seras un gentleman !”
à l’allemand : “je t’ordonne de sauter !”
à l’italien : “tu seras admiré par toutes les femmes”
au français : “ne sautes pas !”
au japonais : “tout le monde saute !

Le message caché dans la blague m’a beaucoup intressé. J’ai tout de suite compris ce qu’il était signifié à propos de l’américain, de l’anglais et de l’italien, mais j’étais intriguée concernant l’allemand et le français. Pourquoi un ordre et pourquoi un contre-ordre ?
J’ai donc demandé à mon mari ce que cela signifiait. Il devait avoir la réponse puisqu’il est européen.

Il m’a dit : les allemands sont prompts à suivre les règles de manière stricte, alors que les français, rebelles, font toujours l’inverse.

C’était clair. Chaque pays a ses couleurs. De même mon pays, le Japon. Je suis convaincue que bien des gens pensent que cette blague est bien à propos concernant la mentalité japonaise. “Tout le monde saute !”. Je pense moi-même que c’est un bon résumé.

Le japonais

Au Japon, il y a en permanence des tendances dans la mode, les sports, la nourriture, la musique et n’importe quoi encore. Par exemple, les jeunes japonais suivent la tenue de leurs chanteurs favoris. Si d’aucun ne suit la tendance, il sera qualifié de “pas cool” ou même d’étrange. Quand il est dit à la TV que les pommes sont bonnes pour la santé, les gens vont se ruer dans les supermarchés pour acheter des pommes, dont le stock sera rapidement épuisé.
De plus, beaucoup de japonaises sont folles des produits des grandes marques.
Parce que je n’ai moi-même aucun intérêt dans ces choses, quand je vois des japonaises dans la rue avec les mêmes sacs de courses, je me dis “tiens, encore une japonaise typique !”.
Je ne comprend pas pourquoi chacun DOIT avoir du Louis Vuitton ou du Chanel. Ce sont sûrement de très bonnes marques, mais pourquoi les écoliers doivent-ils en avoir ?
Alors que je travaillais Tokyo auparavant, je fus choqué de voir un enfant à la maternelle porter des vêtements d’une telle marque. Il s’agit d’un problème psychologique. Les gens se doivent d’avoir les mêmes choses que les autres. Certains vivent dans un appartement modeste, mais ils ont leur sac Louis Vuitton. Je trouve ça très “intéressant”.

Je vis à Paris maintenant, et ici se trouvent beaucoup de magasins de grandes marques. Cependant, il est plutôt rare de voir des français porter un sac Louis Vuitton. Les français ont chacun leur propre style et leur propre mode. Ici, je ne me sens pas obligée de suivre quelque chose qui ne m’intéresse pas.
Ma coiffeuse, qui est japonaise, m’a dit une fois qu’elle préfère travailler en France parce qu’elle peut suivre son but dans son travail sans problème. Elle a ajouté qu’il est très confortable de vivre au Japon, mais que les gens ne se démarquent pas de la tendance générale.
Les femmes doivent être marriées, de préférence avant 30 ans, et avoir un bébé, etc., etc….
Les femmes célibataires qui réussissent dans leur carrière sont plutôt discréminées. Au Japon, elles sont qualifiées de loosers (perdantes). Je ne comprends pas pourquoi il en serait ainsi parce qu’elles ne sont pas marriées. A la limite, je les trouve supérieures puisqu’elles sont financièrement et moralement indépendantes.
D’un autre côté, il y a aussi des aspects positifs à cet esprit “tout le monde saute”. L’un d’entre eux est notre niveau de vie élevé. Quand nous disons que tout le monde doit étudier, alors tout le monde se met au travail. Je me pose la question si les français suivraient s’il était demandé d’étudier plus. Ils penseraient que ce n’est pas leur problème et que c’est à chacun de faire comme bon lui semble.
La France et le Japon sont de bon exemples de deux extrêmes.

Voici au passage quels sont les traits de caractère nationaux les plus souvent évoqués concerntant nos deux pays :

Comment les japonais voient les français :
Positif : élégants, romantiques, à la mode
Négatif : froids, individualistes, snobs

Comment les français voient les japonais :
Positif : modernes, propres, traditionnels
Négatif : industrieux, stricts, stressés

En effet, chaque pays a ses couleurs et comprendre ceci peut nous aider à construire de meilleures relations. Savez-vous comment les autres personnes voient votre pays ? Parfois les étrangers voient ce que vous ne pouvez pas voir, et c’est parfois bon à savoir…

Annecdotes et incompréhensions dues aux différences culturelles

On peut voyager au Japon et passer à côté de beaucoup de choses.

Je prendrai comme exemple une conversation que j’ai pu avoir avec un collègue de travail français, qui s’était rendu un mois en stage de fin d’études au Japon.

Outre le fait qu’il ait apprécié ce pays, il demeure un grand nombre d’incompréhensions dues au fossé culturel qui nous sépare et les différentes éducations qui en découlent .

Un premier exemple : ayant demandé son chemin à un japonais, le collège me racontait qu’il fut surpris du temps que celui-ci lui consacra pour l’aider (car il est vrai que même pour un japonais il est difficile de s’y retrouver tant le système est complexe) : « il m’a accompagné partout, jusqu’au commissariat. Il ne voulait surtout pas perdre la face devant un étranger en ne sachant pas répondre à ma question ».

Ce jugement est tout à fait typique du point de vue français, où rares sont les personnes prêtes à rendre service gratuitement. L’homme aurait agi par simple fierté, selon mon collègue. Moi, je dit qu’il est bien plus probable que l’homme ait simplement fait preuve de gentillesse, dans un pays où l’on met un point d’honneur à aider, d’autant plus si la personne est étrangère. Il est ainsi donc regrettable que son geste ait été finalement si mal perçu.

Autre exemple. Invité à une soirée par des étudiantes japonaises, celui-ci s’attendait naïvement à un rendez-vous galant, effectivement classique d’un point de vue occidental… et quelle ne fut pas sa déconvenue, car il n’en était rien  !

Contrairement à la musique et à la danse auxquelles il s’attendait, il découvrit une exposition faisant le tour des pays du monde, très simpliste. Son commentaire : « vraiment, j’ai trouvé que ces filles étaient très enfantines malgré leur âge, l’exposition était du niveau collège ». D’abord, c’est faire fi de la difficulté des études au Japon, où certains lycées sont du niveau de nos universités. Mais passons. La tradition dans les écoles au Japon est d’accueillir les étrangers dans ce genre de soirée, où les documents présentés n’ont aucune prétention et surtout pas celle d’être des exposés de fond, mais dont le seul but est de favoriser l’échange. Ils espèrent donc des échanges culturels, des discussions pour favoriser l’intégration des visiteurs étrangers et leur offrent par ailleurs la possibilité de rencontrer d’autres compatriotes afin qu’ils puissent s’organiser en communautés solidaires.

Bref un but qui était tout à fait louable et généreux, sans arrière pensée , et un moment simple à côté duquel mon malheureux collègue est complètement passé sans y avoir rien compris.

Comme quoi, les malentendus culturels peuvent être d’immenses barrières et même les bonnes intentions peuvent être perçues d’une façon complètement faussée .

La télévision japonaise

Disons-le tout de suite : les français ont généralement l’idée que la télévision japonaise est d’une débilité totale. Comble du ridicule, de la gesticulation et du mauvais goût, en fait personne n’a pu échapper aux images présentées par les chaînes françaises comme exemples à ne pas suivre. Et finalement, non sans condescendance, on se voit inculqué la fausse idée que finalement la télévision française est bien supérieure et, à la limite, que les japonais ne pas très sains d’esprit.

A tel point que, lors de son premier séjour au Japon, avant d’allumer le tube cathodique, on s’attend au pire. C’est alors que l’on peut se rendre compte de la façon dont la réalité peut être déformée. Au lieu de les railler, nos chaînes devraient même s’inspirer de temps en temps des grilles de programmation de leurs consoeurs japonaises.

Certes, aux heures creuses de la journée, quand tout le monde travaille, c’est le classique lot d’émissions ineptes : potins, jeux sans intérêt, etc. Même si en zappant, on peut tomber sur des chaînes surprenantes et intéressantes (cours d’informatique en direct, captures d’écran à l’appui !). Sachant qu’on a le même genre d’émissions dans la même plage horaire (sans parler des Derrick & cie qu’on nous diffuse depuis 30 ans), celle où en principe votre poste est éteint (je l’espère pour vous), on dira qu’il n’y a pas de grande différence quant aux programmes proposés à la ménagère française comme à la ménagère japonaise.

.

C’est plutôt le soir en que les choses deviennent intéressantes, exception faite de séries communes similaires aux nôtres (Mitokomo, Good luck !, Kikujiro), avec beaucoup d’émissions ou de programmes sportifs.

Commençons par les émissions. Avec comme invités des célébrités locales ou étrangères, elles sont toujours très vivantes et sont loin de l’aspect si débile qu’on leur prête. Toujours ludiques, tout en restant dans une mesure égale à nos standards, et surtout présentent fréquemment un intérêt culturel.

Par exemple, les invités se prêtent à un jeu de quiz plus ou moins comique (Attack 25), mais toutes les questions sont intelligentes et donnent lieux à des mini-documentaires (souvent sur l’étranger) ou à des expériences. Bref, on se divertit, et on apprend. Un genre de question pour un champion mais plus simple, sans formalisme et plus vivant.

Un autre type d’émission comme exemple : il s’agit d’une sorte d’enquête policière interractive (USO), où le film et l’enquête se déroulent par épisode, donnant entre temps à chacun d’échafauder des hypothèses, des suppositions afin d’essayer de découvrir la vérité. Bon exercice de réflexion et très amusant.

Un dernier genre, avant d’en finir avec les exemples, très nombreux, d’émissions originales : le combat de chefs cuisiniers (Dochino Rioridesho). Et oui, les japonais sont de grands gastronomes. Grands chefs primés, moins connus ou cuisiniers anonymes, et même grand-mère cordon bleu s’affrontent autour d’un menu imposé. Chacun dispose d’une table de cuisine avec tout le matériel nécessaire (plaques de cuisson, évier, ustensiles) et les mêmes ingrédients. Sous la surveillance d’un jury très sérieux, ils doivent tous en même temps composer plat après plat dans un temps imparti. L’égalité des chances étant respectée, le plus talentueux cuisinier remportera la finale. Attention aux surprises (pour les grands chefs) ! La popularité de cette émission et la publicité qu’elle engrange pour le vainqueur sont un gage de sérieux de cette émission. Et comme il est étonnant de les voir travailler à toute vitesse !

Voilà, j’espère que vous me comprenez mieux maintenant, quand je parle d’émissions intéressantes.

Quant aux sport, il est omniprésent. Plus qu’en France, car au Japon la diversité des sports populaires est plus grande. Outre les deux sports les plus populaires, le football et le baseball, combats sumo, K1 (genre de boxe mélangeant toutes les disciplines de combat), marathon, athlétisme, natation, Formule 1… Bref, l’actualité sportive est très chargée et occupe une bonne partie des programmes, toute la journée.

sport
hakone
sitecom japonais
4

Il est finalement assez rare de tomber sur un film en soirée, le dimanche restant réservé au film de grand spectacle (américain), tout comme ici, en France.

Les programmes débiles à l’américaine où l’on se gave de nourriture avant de vomir, se pastiche de boue, où l’on prend des bains d’insectes ou je ne sais quoi encore ? Je n’en ai jamais vu. Si cela se produit parfois, ce n’est certainement pas populaire et sûrement à des heures décalées (contrairement à ce qu’on vous dit).

La preuve, dans les émissions genre bêtisier en France, souvent les mêmes images reviennent et lesquelles… En regardant bien, on se rend vite compte qu’elles doivent dater d’au moins 20 ans. Aussi quand le présentateur laisse croire qu’elles sont actuelles, populaires et diffusées à heure de grande audience, laissez-moi rire. C’est la preuve de la rareté de telles débilités, sinon on aurait des images plus récentes.

Imaginez que l’on prenne la pire honte de la télévision française des 20 dernières années et qu’on fasse croire qu’elle est la synthèse de ce qui est vu en France ! Ce ne serait pas mieux. Alors avant de chercher à retirer la paille dans l’oeil du voisin…

Bref, preuve est faite encore une fois qu’il faut soigner son esprit critique avant d’allumer sa télévision. La télévion japonaise, sans être parfaite, est néanmoins très intéressante. Si les chaînes japonaises possèdent apparement bien plus de moyens, nos chaînes devraient essayer de reprendre certaines idées. Car, en allumant mon poste tout à l’heure, je ne vais pas pouvoir m’empêcher de trouver nos émissions plates en comparaison et de sentir l’ennui m’envahir…