Category Archives: Coutumes et Traditions

Articles présentant les coutumes et les traditions du peuple japonais

La Saint-Valentin japonaise, “White Day”

Le 14 février, la coutume au Japon est des plus surprenantes : les femmes offrent des chocolats aux hommes !

Le chocolat, acheté ou préparé maison, est destiné à l’homme aimé. S’il aime celle qui lui a offert le chocolat, il lui répond un mois plus tard, soit le 14 mars, en lui offrant des cookies. En absence de réponse, l’aimante doit alors se faire une raison.

Maintenant, la courtoisie veut qu’une femme offre en réalité du chocolat à tous les hommes qu’elle côtoie, en particulier les collègues de travail. Elle offre à ce moment-là du “giri choco”, se traduisant littéralement par “chocolat obligatoire”, c’est à dire du chocolat marché.
En revanche, elle réserve le “honmei choco”, soit “chocolat authentique”, au favori, comme vous l’aurez deviné.

gâteau st-valentin

Mais comment la Saint-Valentin a-t-elle bien pu arriver au Japon ? Et surtout, pourquoi a-t-elle pris cette forme si étrange ?

L’Histoire va vous apporter les réponses.

Il aura fallu beaucoup de temps avant que la Saint-Valentin ne se fasse accepter, et ce en dépit des intérêts commerciaux qui finiront cependant par l’emporter.

En effet, dès 1936, des campagnes publicitaires tentent de lancer cette célébration, mais c’est un échec total.

Du coup, il faudra attendre après la guerre, en 1955, avant que des grands magasins n’ose risquer une nouvelle fois l’aventure, en essayant de répandre l’idée que les couples devraient s’échanger des cadeaux au moins une fois dans l’année. Mais, une fois encore, la sauce ne prend pas.

Quelques années plus tard, en 1958, un directeur des ventes d’un fabricant de chocolats, la maison Morozoff, entend parler de la Saint-Valentin par une de ses connaissances en Europe. Il décide alors d’exploiter commercialement cette idée, en vendant le 14 février des chocolats s’accordant sur le thème de la Saint-Valentin.

Voilà qui explique pourquoi aujourd’hui le chocolat est au centre du “white day” japonais. Reste une question : pourquoi les femmes seulement offrent et pas les hommes ? Sûrement pas, comme on pourrait le penser de prime abord, pour une raison de culture. Non, l”explication “marketing” est bien plus probante : l’intégration de la Saint-Valentin a été une offensive commerciale, dont la cible privilégiée, pour ne pas dire unique, fut la femme au foyer, vecteur de son succès.

Ce succès n’est toutefois pas immédiat, et il faudra attendre vers 1975 pour que la fête devienne réellement populaire. Il aura donc fallu près de 40 ans pour cela !

De nos jours, on estime qu’à peu près la moitié des japonaises pratiquent la coutume. Elles y consacrent en moyenne 1000 ¥ (10 €), ce qui représente un chiffre d’affaire au niveau national de 60 milliards de yen, soit 600 millions d’euros environ.

Enfin, elles en offrent chacune en moyenne à 4 ou 5 hommes (60 % des célibataires dans les 20 ans en offrent à plus de 6 hommes, ce qui est bien compréhensible !).

Le jour de la majorité, Seijin-no-hi

Le jour de la majorité au Japon
Un jour est dédié au passage dans l’âge de la majorité au Japon et il est appelé Seijin-no-hi. Il tombe le second lundi du mois de janvier. C’est une fête nationale, dédiée aux jeunes gens de la nation qui ont atteint l’âge légal de la majorité, à savoir 20 ans, pendant l’année précédente. Les amis et la famille se réunissent pour célébrer la nouvelle indépendance du jeune adulte.

La loi concernant la fête nationale
Article 1 : Les japonais qui cherchent sérieusement la liberté et la paix devraient effectuer des célébrations et des actions afin de favoriser le développement des belles traditions, la constuction d’une société meilleure et d’améliorer la qualité de la vie ; ces jours de célébrations seront définis comme fêtes nationales.

Article 2 : le jour de l’entrée dans l’âge majeur est le jour pour fêter et encourager les jeunes gens conscients d’avoir grandi et dévouant leurs efforts à vivre indépendamment.

La réalité
La population du Japon est en train de diminuer – et par conséquent la part démographique des jeunes. Avant le nombre d’enfants dans une famille était de 4 ou 5, mais maintenant la moyenne tend vers 1 ou 2 enfants. Certaines mère veulent porter plus d’attention à l’éducation de l’enfant, au contraire d’autres préfèrent poursuivre leur carrière professionnelle sans avoir à s’occuper d’un enfant. Ce changement de style de vie est en train de causer beaucoup de problèmes à notre société actuellement.

Comme il n’y a plus beaucoup d’enfants par famille, beaucoup d’attention est portée sur l’enfant. Cet excès de soins se traduit par une augmentation du stress chez celui-ci, et il finit par ne plus écouter ses parents et par profiter de chaque situation à son avantage, comme il lui plaît. Ceux qui n’ont ni frère ni soeur tendent à être gâtés ou sur-protégés, parce que les parents veillent excessivement à satisfaire ses besoins, quels qu’ils soient. Les jeunes finissent ainsi par penser que les adultes vont toujours les écouter et leur pardonner quoi qu’ils fassent.

On peut donc dire que, de nos jours, le mot discipline est en train de perdre de son sens au Japon.

Le jour du passage à l’âge majeur, beaucoup de villes organisent une grande fête pour les jeunes, mais chaque année des incidents se produisent. Par exemple, alors qu’un maire était en train de faire son discours devant des centaines de jeunes de 20 ans, un groupe l’a interrompu et l’a hué alors que le maire les sommait de s’en aller. Les jeunes ne respectent plus les adultes. Un autre cas s’est produit alors qu’un groupe de jeunes marginaux, sâouls, ont commencer à se battre en public à la fin de la cérémonie. Des vitres ont été cassées sur la voie publique, et bien sûr cela s’est terminé par des arrestations. Ainsi, un certain nombre de ces incidents sont reportés chaque année.

Non seulement les jeunes mais aussi les adultes sont quelquefois à blâmer. Certains d’entre eux essayent de trouver quelque chose qui va plaire aux jeunes, afin de gagner en popularité (à des fins politiques). Par exemple, une ville avait décidé d’installer la célébration à Disneyland. Idée sutpide. Les jeunes étaient seulement intéressés par les personnages de Disney, sachant qu’ils sont censés être éveillés aux responsabilités de la vie adulte. Comment ainsi pourront-ils être préparés aux dures réalités de la vie ? Et comment peut-on imaginer un tel évènement lors d’une journée traditionnelle ?

Il y a une dizaine d’années, les choses étaient bien différentes. Je pense que c’est là le début de la décadence de la société japonaise. Regrettable.

sijin-no-hi

Noël et le Nouvel An japonais

Noël

On dit que le Noël occidental perd, depuis quelques années, de plus en plus son sens religieux, se transformant en une fête païenne, pour ne pas dire commercial.

En revanche, de sens religieux, Noël n’en a jamais eu au Japon. Et pour cause, dans un pays de cultes shinto et boudhique (voir rubrique “La Religion au Japon” pour plus d’informations”), où cette fête d’origine chrétienne a été introduite pendant l’ère Meiji.

A ce moment là, le Japon commençait lentement à se réouvrir sur le monde. Aussi, le port de Kobe accueillait un certain nombre d’occidentals, qui fêtaient naturellement Noël. Pour les besoins de décoration de cette fête, ceux-ci faisaient appel aux artisans locaux, leur achetant des objets habituellement réservés aux célébrations boudhistes.

La popularité de ces décorations d’un nouveau type fut telle qu’elle se retrouvèrent bientôt sur les arbres de Noël… en Amérique !

Ensuite, la curiosité des japonais et le mercantilisme aidant, la célébration de Noël se transmi lentement à travers le Japon. Mais toujours très futilement, sans aucune compréhension religieuse, car la chrétienneté ne s’est jamais répandue dans l’archipel.

On retrouve bien cette attitude dans la manière actuelle des japonais de fêter Noël. C’est en effet une fête essentiellement pour les couples, l’occasion de sortir au restaurant ou, pour certaines familles, de faire des cadeaux aux enfants autour d’un “gâteau de Noël” (tout ce qu’il y a en fait de plus banal pour un occidental).

nouvel an

Le gâteau de Noël japonais

On pourra admirer de belles décorations un peu partout, des pères Noël et des arbres de Noël… mais c’est tout pour les similitudes avec notre célébration. La plupart des japonais ignorent le lien précis entre Jésus et cette fête, et n’y songent absolument pas.
Finalement… n’est-ce pas exactement comme un certain nombre de français aujourd’hui ? Mais j’en reviens là à mon introduction…

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Arbres de Noël à Tokyo nouvel an

Une église de Tokyo à Noël

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Illuminations à Kobe

Le Nouvel An

La confusion est souvent faite : le nouvel an japonais n’a rien à voir avec le nouvel an chinois.

En fait, les japonais utilisant le calendrier occidental, leur nouvel an corrrespond évidemment au nôtre ! Encore une fois, l’ère Meiji fournit l’explication de ce singularisme en Asie : l’ouverture sur le monde, pour des raisons économiques, a imposé l’adoption du calendrier grégorien en 1872 et l’abandon (du moins pour une utilisation courante) du calendrier japonais – très complexe et basé sur des ères (chaque ère correspondant au règne d’un empereur) et les phases lunaires et solaires d’inspiration chinoise.

Les fêtes de ce calendrier ancien sont encore célébrées sur des petites îles du sud, voisines d’Okinawa.
Et bien sûr dans des pays comme la Chine, Taiwan et la Thailande.

Bien que globalement similaire, ce nouvel an comporte bien quelques particularités japonaises, qui font qu’il est connoté de significations religieuses.

Donc, la célébration du nouvel an s’étale sur trois jours fériés au Japon. On va au sanctuaire shinto pour les prières et les cérémonies, et on prépare un grand repas en famille pour le réveillon.

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Prières dans un sanctuaire Shinto à l’occasion du Nouvel An

Le repas se compose de mets, dont chacun comporte une signification positive. Par exemple, la racine de Lotus comporte naturellement un grand nombre de trous, à travers lesquels on peut voir : pour voir le futur à venir dans le nouvel an. Autre exemple : le gâteau de riz Mochi, très élastique, donc long : pour symboliser une longue vie. Ou encore les haricots “mame”, à l’origine de l’adjectif “mamemameshi”, signifiant “assiduité au travail” : un bon présage pour une situation professionnelle.

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Osechi, le plat traditionnel du Nouvel An

A cette occasion aussi, les enfant reçoivent une somme d’argent, geste en relation avec le shinto et le partage des récoltes entre les parents et les enfants.

voeux de l'empereur

Les voeux de l’empereur

Ainsi, chose amusante, la nature des célébrations est singulièrement inversée avec le monde occidental : un noël religieux et un nouvel an païen en occident, un noël païen et un nouvel an religieux au Japon.