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Les japonais et le thé

Il y a une grande variété de boissons non alcolisées au Japon, comme par exemple différentes sortes de café, de jus de fruit ou autres boissons sucrées, mais nous, les japonais, continuons de boire souvent du thé pour différentes raisons.

Quelquefois, nous buvons du Coca ou une autre boisson artificiellement colorée de ce genre, mais nous n’en buvons pas quotidiennement en général. Sachant que ce n’est pas très pour la santé, nous recherchons une boisson bénéfique pour le corps, sur le long terme.

Par exemple, un composant du thé, appelé KATEKIN, a une action prouvée contre les germes et les virus dans le corps. Il est par ailleurs cru que le fait de se gargariser avec du thé vert va aider à lutter contre le mal de gorge. C’est ce que je fais parfois en hiver, ou quand j’ai un rhume.

Le thé est non seulement bénéfique pour la santé mais rafraîchissant, contrairement aux autre boissons sucrées et collantes. En effet, il faut savoir que notre thé n’est jamais sucré et que nous pouvons le boire aussi bien chaud en hiver que froid en été.

L’Histoire du thé japonais

Le lieu d’origine du thé est supposé être quelque part dans les régions montagneuses entre la Chine et l’Inde, même s’il n’y a aucune preuve archéologique de ceci.

Par conséquent, au Japon plusieurs questions se posent : quand et par qui le thé a-t-il été introduit au Japon ? ou y avait-il des espèces indigènes au Japon ? Le mystère des origines du thé japonais a été particulièrement étudié, mais nous n’avons toujours pas de réponse à ce jour. En supposant simplement, il semble raisonnable de penser que le thé a été introduit au Japon par l’influence culturelle du continent, de la même façon que la culture du riz et le bouddhisme.

En particulier, l’introduction du thé semble difficile à expliquer sans regarder du coté du bouddhisme. Dans le passé, beaucoup d’élites japonaises ont voyagé dans le continent à la recherche de nouvelles connaissances et les prêtres bouddhistes ont apporté beaucoup de nouvelles idées aussi bien que le bouddhisme lui-même au Japon. Parmi ces nouvelles choses se trouvait peut-être le thé. Parce qu’il a été utilisé pour les exercices ascétiques du Zen, on suppose ainsi qu’il s’est répandu en même temps que la religion.

Les origines du thé

Le professeur Matsushita de l’université de Aichi nous parle des origines du thé, suite à ses recherches sur les variétés d’arbres au Japon et les différentes cultures et styles de vie qui s’y rapportent.

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La couleur rose montre les plants de thé qui poussent naturellement.
Les flèches montrent la route du thé.

Le professeur nous résume les indices – en fait des similarités entre les usages apparus au Japon et ceux du continent – qui ont conduit à reconstituer cette route du thé :
1 : une nouvelle façon de soumettre à la vapeur et griller les feuilles de thé est utilisée dans le thé japonais
2 : similarité dans la façon de préparer un porridge avec du thé ou de mettre du sel dans le thé

3 : coutume d’utiliser le thé comme un présent de mariage

4: concordance entre l’apparition du bouddhisme et du thé

Le prix du thé

  • La consommation

Bien que la consommation de feuilles de thé diminue, la consommation de boissons à base de thé augmente. La quantité de feuilles de thé consommée par personne pendant l’année 2001 était de 365g, soit 1.6 % de moins que l’année précédente. De même, la dépense réelle sur les feuilles de thé a atteint 1 990 yen par personne et par an, soit en baisse de 5.3 %, alors que la dépense sur les boissons de thé a atteint 1 470 yen, soit une hausse de 29.8 %.

La consommation de boissons de thé est notamment en augmentation dans les principaux supermarchés. Les ventes de feuilles de thé vert ont diminué de 7.5 %, de thé noir ont augmenté de 1.7 %et celles de thé Oolon de 4.9% en 2001. Cependant, les boissons à base de thé se vendent bien, avec le thé noir en hausse de 9.7 %, le thé vert en hausse de 55.8 % et le thé Oolon en hausse de 16.8 %.

Consommation domestique de thé

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1,470yen pour les boissons à base de thé, 365g pour les feuilles
(* 8,9…13 in the margin can be converted into 1996…2001 )

Les ventes de thé dans les plus grands supermarchés

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légende : 674 concerne les boissons de thé, 88 les feuilles de thé

  • Les effets du thé

Comme je l’ai mentionné au début de cette page, les japonais prêtent beaucoup d’attention à leur santé, et cette attitude contribue à renforcer la consommation du thé.

Le thé contient plusieurs ingrédients bénéfiques, en fonction de son type, et il a été prouvé qu’il lutte efficacement contre l’apparition du cancer.

De plus, il est reconnu que le polyphénol du thé limite l’augmentation du taux de cholestérol. C’est pourquoi le thé est particulièrement recommandé comme boisson diététique.

Pour les mêmes raisons, d’autres produits sont conçus à base d’extraits de thé, comme des cosmétiques ou encore des détergents, et sont populaires parmi les consommateurs.

La production

La production globale de thé vert est en augmentation. En 2001, l’importation de thé était de 17 139 tonnes, en hausse de 23.8%.

La consommation

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La partie en jaune montre la quantité de thé utilisée dans les produits manufacturés, celle en violet la quantité utilisée dans les boissons de thé et celle en bleue la quantité vendue sous forme de feuilles.

La consommation nationale (des 12 plus grandes préfectures)

Le nombre de cultivateurs de thé est en diminution d’année en année. Il y avait 102 400 cultivateurs en 2001, soit une baisse de 9.1% par rapport à l’année précédente et une baisse de 30% par rapport à 1996. La surface cultivée est aussi en baisse. Elle était de 89 000 ha en 2001. Parmi les principales régions productrices, la surface productive de la préfecture de Kagoshima progresse de 2%, celle de Mie de 1%, comme celle de Nagasaki, alors que celles des préfectures de Saitama et Kumamoto diminuent de respectivement 5% et 4%.

La surface des champs de thé et la production de thé Ara, séché après avoir été cuit à la vapeur.

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8.5 tonnes concerne le thé Ara et 8.9ha la surface.

Importation et Exportation

L’importation de thé vert est en augmentation, car le thé étranger est moins cher et sa qualité s’améliore. En 2001, cela représente 17 739 tonnes, soit une hausse de 23,8%. La majeur partie est importée de Chine (94,2% du total, à un prix de 318 yen/kg). L’exportation était habituellement très importante, grâce à l’intérêt des autres pays pour le thé vert, mais elle est en baisse depuis 2000 et représentait seulement 599 tonnes en 2001, en baisse de 12%.

Importation et exportation de thé vert

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Le thé de Chine

Comme la consommation nationale se maintient, l’importation de thé chinois est en augmentation afin de pourvoir à une variété croissante de boissons de thé. Le prix du thé importé est entre 30 et 50% moins cher que le thé national. La Chine a une longue histoire de culture du thé et leur production atteint les 700 000 tonnes. Ils en exportent à peu près 150 000 tonnes, ce qui les place en premiers exportateurs mondiaux. Récemment, ils ont fait du marché américain leur cible principale, parce que de plus en plus d’américain se sentent concernés par leur santé et s’intéressent ainsi au thé.

Importation de thé vert

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Le violet représente la part des importations de Chine et en bleu celle des autres pays.

Les boissons de thé vendues au Japon :



et il y en a d’autres

La cuisine japonaise

Depuis que j’ai commencé à vivre à Paris, la cuisine japonaise me manque. Il y a plusieurs épiceries japonaise à Paris, mais leurs prix sont deux à trois fois plus élevés qu’au Japon. Par exemple, une simple bouteille de thé glacé vert coûte plus de 2€, alors qu’au Japon elle vaut 1€. Si vous ne connaissez pas la valeur réelle du produit, vous n’attacherez peut-être aucune importance au fait de l’acheter, quelque soit son prix sur l’étiquette. Mais en ce qui me concerne, je trouve cela ridicule. J’ai cependant conscience que j’en demande un peu trop, que des personnes travaillent aux échanges entre les deux pays et qu’il faut bien payer ces services…

En fait, je me montre tout simplement patiente jusqu’à mon retour au Japon. Ci-dessous, je vais vous montrer quelques plats typiques qui me manquent particulièrement. Je vous les conseille particulièrement si vous aviez la chance de faire un voyage au Japon.

Tenpura
Le Tempura est un plat de crevettes, de petits poissons, de poulpe et de légumes généreusement fris après avoir été plongés dans une pâte spéciale. Le tout accompagné d’une sauce elle-aussi spécialement assortie.

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Nigiri-Sushi
Le Nigiri-sushi est un genre de sushi, consistant en un filet de poisson cru déposé sur une boule de riz ovale. On le mange après l’avoir trempé dans la sauce de soja.

oshinagaki

Sukiyaki
Le Sukiyaki est un plat de boeuf finement coupé en filets, avec des oignons, du tofu et des champignons shiitake, le tout directement cuit dans un plat posé sur la table. Du sucre, de la sauce de soja et du sake viennent viennent assaisonner l’ensemble.

sikiyaki

Sashimi
Le Sashimi est un fin filet de poisson cru, que l’on mange après l’avoir trempé dans la sauce de soja et accompagné d’un peu de wasabi. Parmi les poissons les plus populaires pour ce met, on retrouve du thon ou de la seiche.

Shabu-shabu
Le Shabu-shabu est un plat de tranches de boeuf en finement coupées et de légumes cuits dans une poêle peu profonde. is a dish of thinly sliced beef and vegetables cooked in a shallow pan. La viande est d’abord brièvement bouilli dans un bouillon puis plongé dans une sauce spéciale. Une fois que la viande a été mangée, les légumes et le tofu sont cuisinés dans la même poêle.

syabu

Yakitori
Le Yakitori est un plat de brochettes de poulet grillé. Les morceaux de poulet et de légumes sont disposés sur des brochettes de bambou, grillés sur un feu de charbon de bois et plongés dans une sauce sauja sucrée.

yakitori

Unagi-no-Kabayaki
L’Unagi-no-Kabayaki est une anguille grillée au feu de bois, arrosée d’un mélange de sauce de soja, de sucre et de sake. Cela s’accompagne habituellement de riz chaud. Si vous voulez goûter un Kabayaki réellement délicieux, allez dans la ville de Hamamatsu (préfecture de Shizuoka). C’est leur spécialité.

haru .

Okonomiyaki
L’Okonomiyaki est la crêpe japonaise, cuite sur une plaque en fer. Elle est constituée d’un mélange de pâte et de morceaux de viande, de fruits de mer, d’oeufs et de choux. Osaka a un grand nombre d’excellents restaurants d’okonomiyaki, car c’est leur spécialité.

Takoyaki

Les Takoyaki sont des boulettes d’octopus grillés. Parmis les ingrédients, on retrouve de la pâte à crêpe, des poulpes et de la fleur d’oignon. Vendus dans des stands sur la rue, le takoyaki est grillé sur une plaque en fer et servi avec des lammelles de poisson séché et une sauce épaisse.

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Oden
L’Oden est plat cuit à la vapeur dans lequel on trouve toute une variété d’ingrédients comme le tofu, des oeufs, du radis blanc, de la pâte de poisson frite et des pommes de terre. Tout ceci est cuit dans un grand pot et assaisonné de bouillon de poisson. Une moutarde forte peut servir de condiment. Il s’agit d’un plat hivernal.

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Yakiniku
Le Yakiniku est le barbecue japonais. Le boeuf finement déoupé et les légumes sont grillés, servis avec une sauce spéciale à base de sauce de soja et de miso. Se mange accompagné de riz chaud.

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Chawanmushi
Le Chawanmushi is une coupe d’oeuf renversé avec du poulet, des crevettes et des légumes. Des feuilles de trèfle sont souvent posées sur le dessus comme garniture.

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Udon
Les Udon sont des pâtes blanches faites de farine de blé, habituellement mangées dans une soupe chaude.

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Soba
Les Soba sont des pâtes beiges faites de sarrasin. Elles peuvent être mangées chaudes dans du bouillon ou froides après avoir été plongées dans une sauce toute particulière. Ma ville natale en a de particulièrement réputées (regardez notre galerie de photos sur Izushi).

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Somen
Les Somen sont des pâtes blanches très fines à base de farine de blé, servies en général avec des légumes dans de grands verres d’eau glacée. Elles sont mangés après avoir été portées dans une sauce spéciale. Ce plat est idéal l’été pour se rafraichir. Celui servi dans une soupe chaude, pour l’hiver, est appelé Newmen !

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Ochazuke
Le Ochazuke est un bol de riz sur lequel on verse de l’eau chaude ou du thé vert. Du saumon grillé, des oeufs de morue, du porphyra ou des cornichons sont posés sur le dessus. Un peu de wasabi peut aussi être ajouté.

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Donburimono
Le Donburimono est un plat servi dans un bol large et profond. Des Tempura, de l’anguille braisée, de l’oeuf ou du poulet sont déposés sur le riz.

gyudon ikuradon

Sekihan
Le Sekihan est du riz cuit en vapeur avec des haricots rouges. Comme le rouge est considéré comme la couleur de la joie, ce plat est préparé pour des occasions comme les fêtes ou les anniversaires.

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Zosui
Le Zosui est un genre de porridge fait de riz et de légumes. Le riz bouilli est cuisiné dans une soupe assaisonnée de sauce soja et ensuite mélangé avec des feuilles de trèfle, des oeufs et des fruits de mer.

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Tukemono
Les Tukemono sont des cornichons japonais. Les légumes marinent avec du vinaigre, sel, du riz fermenté, du miso ou du sake. Ils servent habituellement d’accompagnement à d’autres plats. Mes favoris sont les Shibazuke (première image à gauche). Kyoto a de nombreux magasins vendant ces Tukemono.

akashiba hakusai kyuri nasu

Umeboshi
Les Umeboshi sont des prunes vinaigrées, en général mangés au petit déjeuner. Très acide.

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Tsukudani
Le Tsukudani est un plat tout préparé, habituellement à base de poisson, de coquillage ou d’algue, bouillis avec de la sauce de soja et du sucre.

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Kon-nyaku
Le Kon-nyaku est un gâteau gélatineux, fait de fécule et de racine d’une plante japonaise. Similaire au tapioca, il est souvent utilisé comme ingrédient dans les oden, sukiyaki ou autres plats.

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Katsuobushi
Le Katsuobushi est de la bonite séchée qui a été séchée en lamelles légères comme du papier. C’est utilisé pour rajouter du goût dans d’autres plats ou soupes japonais.

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Chikuwa
Le Chikuwa est un gâteau au goût de poisson en forme de tige de bambou. Souvent utilisé comme ingrédient de l’oden.

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Kamaboko
Le Kamaboko est un gâteau au goût de poisson, cuit à la vapeur, qui prend la forme d’un demi-cylindre, placé sur un morceau de bois. Sa surface est souvent teintée de rouge pour les occasions festives et ce mélange de blanc et de rouge est symbolique d’une célébration.

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Nori
Le Nori est de la porphyra séchée (une sorte de fruit de mer). Souvent mangé avec du riz pour le petit déjeuner après avoir été trempé dans de la sauce soja. Beaucoup de différentes sortes d’Onigiri, boules de riz enroulées dans des nori, sont trouvés dans toutes les épiceries au Japon.

topga

Wakame
L’algue Wakame est souvent mangée dans la soupe Miso. C’est très bon pour la santé et il lui est prêté des vertues nutritives pour les cheveux !

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Miso
La Miso est de la pâte de soja fermentée. Elle est beaucoup utilisée dans différents plats comme la soupe Miso ci-dessus.

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Natto
Les Natto sont des haricots cuits à la vapeur puis fermentés. Ils sont mélangés dans de la sauce de soja, de la moutarde et des fleurs d’oignon émincées quand ils sont mangés. C’est gluant et puant, mais vraiment très bon pour la santé. Essayez ! Délicieux avec du riz chaud !

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Je ne peux plus attendre de retourner au Japon ! J’aime la nourriture française. Elle est réellement délicieuse. Mais, quelquefois, je ressens le besoin de manger quelque chose de naturel, sans crème ou épice. Je veux pouvoir goûter le goût de chaque ingrédient. Ici les gens mettent du sucre dans le thé japonais, alors que nous préférons son goût brut et ainsi apprécier pleinement les différences entre chaque sorte.

Setsubun, le jour des graines de soja

Un évènement culturel japonais
Le jour où l’on jette des graines de soja, appelé Setsubun, est le jour juste avant le premier jour du printemps selon le calendrier lunaire, habituelle le 2 ou le 3 février. Setsubun signifie changement de saison. Les cérémonie de jets des graines de soja sont tenues dans les maisons, les sanctuaires et les temples, dans la croyance que cela apportera de la chance et repoussera les mauvais esprits.

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Dans un temple. Les gens essayent d’attraper les graines bénites qui apportent le bonheur.

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Devant l’entrée, des gens attaquent symboliquement les mauvais esprits.

Comment se déroule cette journée ?
Je n’ai pas été à cette célébration depuis longtemps, mais quand j’étais petit c’était un grand évènement. Il y avait réellement beaucoup de graines toute la journée ! Pour être honnête, je n’aime pas vraiment les graines de soja, même si j’apprécie les produits qui en dérivent. Pour cette raison, mes souvenir à propos de cette cérémonie ne sont pas si agréables.

D’abord, au repas de l’école, les graines, soigneusement rangées, étaient servies en dessert. Je me souviens de mes camarades, excitées par ce dessert inhabituel. Moi, j’étais forcée de terminée tout le repas. Les repas scolaires sont préparés au Japon avec une grande attention portée sur la nutrition et les calories. Une liste mensuelles des repas qui seront servis est donnée au début du mois, avec des espèces d’annotations nutritionnelles. Chaque fois, le simple fait de recevoir cette liste me remplissait l’estomac. J’étais plutôt mince et n’avait pas beaucoup d’appétit à cette époque. Quand le professeur trouvait quelque nourriture délaissée sur mon assiette, il m’ordonnait de rester dans la salle pour finir complètement le repas pendant que les autres enfants étaient en train de jouer au dehors pendant le temps de pause. Cela reste de durs souvenirs.

Ensuite, après cette épreuve, une autre m’attendait à la maison en ce jour spécial.

Avant le dîner, ma mère préparait beaucoup de graines de soja et mon père portait un masque de monstre maléfique appelé ONI. Et puis nous commencions à lancer les graines sur l’ONI, en disant “oni wa soto, fuku wa uchi”, ce qui veut dire “le mal dehors, le bonheur dedans”. L’ONI courrait dans toute la maison et finallement en sortait, pourchassé. Je ne me souviens pas qui récoltait toutes les graines qu’on dispersait, mais c’était vraiment drôle. Après le jeu, cependant, mes parents me disaient à nouveau : “pour ta santé, tu dois manger autant de graines que ton âge”. Je redevenais de mauvaise humeur, pensant au nombre de graines que j’aurais dû manger en une journée.

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ONI: ils apparaissent souvent dans les légendes japonaises.

Après, la prochaine étape est un agréable repas. Dans l’ouest du Japon, nous mangeons traditionnellement le “Maki zushi” (sushi enroulé dans l’algue Nori). Il est dit que manger cela silencieusement, en souriant et en se tournant vers la direction bénite de l’année apportera beaucoup de joie. C’était une situation très drôle et il est normalement très malpoli de manger d’un seul coup le long sushi sans l’avoir découpé auparavant. Maintenant, cette coutume est répandue dans tout le Japon.


Comment faire le Maki zushi.

Voyons un peu l’histoire de cette coutume de manger le Maki zushi le jour de Setsubun. Elle est originaire de la préfecture d’Aichi, et elle fut introduite à l’échelon national en 1977 par l’association Oska Nori (des produits de la mer) pour une campagne de promotion. Ensuite, les entreprises de sushi en profitèrent pour relayer cette campagne. C’est un peu commercial, tout comme notre jour de la Saint-Valentin (voir l’article ici). En tous cas, beaucoup de japonais ne connaissent peut-être pas cette histoire et célèbrent joyeusement la fête en famille.

Le Nouvel An

Quand et comment se déroule le nouvel An ?
Le 1er janvier est appelé Shogatsu ou Oshogatsu. C’est le jour de célébration du nouvel An et le jour férié le plus important au Japon, de la même manière que Noël dans les pays occidentaux. Généralement, nous avons trois jours de congés du 1er au 3 janvier, appelés Sanganichi. Les étudiants, eux, voient leurs vacances commencer plus tôt, autour de Noël. Au Japon, les travailleurs peuvent difficilement trouver des jours de vacances, et les magasins ouverts 24h/24 restent même ouverts !

Que font les japonais pendant le nouvel an ?
Le mois de décembre est appelé Shiwasu au Japon, ce qui signifie “les moines courent”. En effet, il faut comprendre que même ceux-ci sont afférés pendant ce mois, car tout le monde est occupé à préparer le nouvel an.

D’abord, tout le monde effectue un grand nettoyage appelé Osoji quelques jours avant le jour J. Il ne s’agit de simplement essuyer ou aspirer. C’est un grand chantier. Nous nettoyons nos maisons jusque dans les moindres recoins ! Cela peut prendre un jour, voire plus. Par exemple, nous enlevons tous les livres des étagères et enlevons toute la poussière accumulée pendant l’année. Savez-vous la quantité de poussière sous la télévision ou le frigo ? Ou enconre combien les cadres des fenêtres sont sales ? Nous retirons aussi tous les planchers en tatami pour les exposer au soleil. Nous les replacerons à l’envers. Ce même nettoyage en profondeur a lieu partout, jusque dans les temples. Bien sûr, le dernier jour avant de quitter le travail, nous faisons de même sur nos bureaux. Nous ne pouvons pas laisser la moindre poussière accumulée pendant l’année, car ce serait à notre sens mauvais signe pour l’année à venir. Nous avons ainsi l’impression que tout le mal et la mauvaise fortune sont ainsi évacués. Le nouvel an se doit d’être sacré.

Une fois ceci fait, le jour du réveillon arrive, appelé Omisoka. Nous mangeons des nouilles, Toshikoshi-soba, faites de blé noir. Elles sont spécialement préparées pour l’occasion. Soba a un sens positif pour nous. C’est très sain et conseillé pour la longévité. Un autre aspect important de la tradition est que nous mangeons ces nouilles autour de minuit.

Néanmoins, la plupart de gens au Japon, jeunes ou vieux, attendront minuit en écoutant les Joya-no-kane, les 108 coups de cloches du temple le plus proche. Le son des cloches se prolonge ainsi dans la continuité de l’an passé vers l’an nouveau. Le nombre 108 symbolise le nombre de mauvais esprits dans l’être humain, et à chaque fois que la cloche est frappée nous pensons que l’un d’entre eux disparaît. Pendant que les coups sont décomptés, nous visitons un temple ou un sanctuaire pour prier pour une longue vie et du bonheur dans l’année à venir, et pour se purifier. Cette visite s’appelle Hatsumode.


Mots-clés pour décrire les traditions japonaises

Maintenant, nous allons vous donner des mots-clés concernant l’Oshogatsu japonais, lesquels donnent je le pense des éléments d’appréciation de notre cultures et de nos coutumes.

Kadomatsu
Unkadomatsu est une décoration consistant en une paire de branches de pin et de tiges de bambou. Ceci est placé de chaque côté dans l’entrée des maisons pendant les vacances du Nouvel An et symbolise la longévité, la prospérité et la pureté.

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Shimekazari
Un shimekazari est une décoration de paille entrelacée pour former une corde, avec des feuilles de fougère, une orange et d’autres objets de bon augure. On les place au dessus de l’entrée de la maison pendant les vacances du Nouvel An. (voir les petites announces du Forum)

Nengajo
Nengajo sont des cartes de voeux à envoyer aux amis, aux collègues de travail et aux clients pour souhaite une bonne nouvelle année. Cette coutume japonaise est tout à fait similaire à la coutume occidentale.

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Hatsuyume
Hatsuyume est le premier rêve du nouvel an. Des rêves du mont Fuji, d’un faucon ou d’une aubergine sont considérés comme de bons présages.

Otoshidama
Otoshidama un don en argent, traditionnellement donné aux jeunes enfants par les parents, les proches et les amis de famille pendant les vacances du nouvel an. Ce geste est considéré comme un don religieux. De l’argent peut aussi être donné aux enfants, comme symbole du partage des récoltes de l’an passé.

Hanetsuki
Hanetsuki un jeu traditionnel du Nouvel An, ressemblant au badminton. Il est pratiqué avec une raquette ornée de filles vétues de kimono.

shinsaku

Takoage
Takoage signifie cerf-volant. Il s’agit d’un jeu fréquemment joué par les petits garçons au moment du Nouvel An.

Osechi-ryori
Osechi Ryori sont des mets spéciaux pour les vacances du Nouvel An. Une grande variété d’aliments comme du poisson, des haricots noirs, des algues et des légumes est préparée et arangée avec art dans desboîtes laquées à plusieurs compartiments, appelées Jyu-bako. Chaque inbgrédient est porteur d’un bon présage ou d’une signification positive. Certains d’entre eux ont un jeu de mots. Par exemple, les haricots sont appelés mame en japonais, et le mot mame est utilisé dans l’expression “mame mameshi“, ce qui signifie “assidu au travail” ou “rapide”. Un autre exemple intéressant est la racine de lotus. Cette racine présent de nombreux trous à l’intérieur, et vous pouvez ainsi voir l’autre extrémité de la racine au travers de l’un d’entre eux. Ainsi nous pensons que l’aliment nous aidera à avoir de bonnes prévisions.

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Toso
Toso est un sake parfumé avec des herbes. Servi pour le Nouvel An, on lui prête le pouvoir de repousser les démons et de favoriser une bonne santé pour toute l’année.

Zoni
Zoni est une soupe contenant des gâteaux de riz, des tranches au goût de poisson et des légumes servi pendant les vancances du Nouvel An. Un chose drôle est que la soupe, les ingrédients et la forme des gâteaux de riz changent selon les régions. Ainsi cela devient parfois sujet de discussion entre les japonais.

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Bonenkai and Shin-nenkai
Bonenkai signifie littéralement “la fête pour oublier l’année”. C’est une fête de fin d’année pour oublier les mauvais souvenirs de l’an passé et aborder le nouvel an l’esprit frais et serein. Elle se tient habituellement sur le lieu de travail, entre collègues et relations d’affaires. En revanche, shin-nenkai est une fête pour célébrer le nouvel an, habituellement tenu quelques jours après le premier jour.

Seibo
Seibo est un cadeau de fin d’année que nous donnons à nos supérieurs hierarchiques, clients et professeurs pour leur exprimer de la gratitude pour les services qu’ils ont pu nous rendre.
Quelle est la façon moderne de célébrer le Nouvel An au Japon ?
Plus notre vie est moderne, plus les gens oublient la tradition. Généralement, le Nouvel An est un jour de rassemblement pour les membres de la famille, mais il se trouve quelques personnes pour ne pas faire ainsi. Non seulement des adultes mais aussi des jeunes ont changé la coutume. De moins en moins d’enfants jouent au Takoage ou au Hanetsuki, qui était un scène répandue dans tous les champs. Ce qu’ils font de nos jours, c’est jouer à des jeux video à l’intérieur. Quand ils reçoivent l’Otoshimada, ils foncent tout droit sur un centre commercial pour s’acheter un nouveau jeu vidéo. Même certaines épouses vont au supermarché pour acheter des Osechi-ryori tout faits. Maintenant nous avons beaucoup de choix dans les magasins, des mets traditionnels à ceux d’un style français !!

Mais, heureusement, nous n’aimons pas délaisser notre tradition, aussi beaucoup de gens essayent de retourner vers leurs villes d’origine pour retrouver leurs familles et leurs racines. Ainsi, se produisent des embouteillages dans les rues et les lignes de shinkansen sont surpeuplées pendant cette période de l’année. Le Japon est un petit pays, aussi de grands problèmes se posent lorsque tant de monde se déplace au même moment. Beaucoup d’habitants essayent de sortir de Tokyo, mais ce qui est amusant est qu’ils sont remplacés par un grand nombre de touristes. La plupart sont des étudiants en vacances, aussi il y a moins de travailleurs mais beaucoup de jeunes dans la ville à ce moment.

Une autre tendance récente est que des chanteurs japonais populaires donnent des concerts de fin d’année le jour du réveillon.Ils attirent beaucoup de jeunes qui délaissent leurs familles. Ou alors, ces concerts étant retransmis, les parents trouveront leurs enfants scotchés devant la télévision !

A la maison, la plupart des gens regardent la télévision, car il y a des évènements musicaux spéciaux appelés Kohaku, qui rassemblent les chanteurs japonais qui ont connu du succès pendant l’année passée. Aussi bien de jeunes chanteurs que des chanteurs plus agés voire anciens, appréciés par les personnes de leurs âges respectifs, chantent.

Si vous avez la chance de vous trouver au Japon pendant les vacances du Nouvel An, vous vivrez une grande expérience. Même si nous somme dans une époque moderne, vous pourrez découvrir beaucoup de traditions, et tout particulièrement dans les petites localités. Et découvrez la culture japonaise !

Le jour de la majorité, Seijin-no-hi

Le jour de la majorité au Japon
Un jour est dédié au passage dans l’âge de la majorité au Japon et il est appelé Seijin-no-hi. Il tombe le second lundi du mois de janvier. C’est une fête nationale, dédiée aux jeunes gens de la nation qui ont atteint l’âge légal de la majorité, à savoir 20 ans, pendant l’année précédente. Les amis et la famille se réunissent pour célébrer la nouvelle indépendance du jeune adulte.

La loi concernant la fête nationale
Article 1 : Les japonais qui cherchent sérieusement la liberté et la paix devraient effectuer des célébrations et des actions afin de favoriser le développement des belles traditions, la constuction d’une société meilleure et d’améliorer la qualité de la vie ; ces jours de célébrations seront définis comme fêtes nationales.

Article 2 : le jour de l’entrée dans l’âge majeur est le jour pour fêter et encourager les jeunes gens conscients d’avoir grandi et dévouant leurs efforts à vivre indépendamment.

La réalité
La population du Japon est en train de diminuer – et par conséquent la part démographique des jeunes. Avant le nombre d’enfants dans une famille était de 4 ou 5, mais maintenant la moyenne tend vers 1 ou 2 enfants. Certaines mère veulent porter plus d’attention à l’éducation de l’enfant, au contraire d’autres préfèrent poursuivre leur carrière professionnelle sans avoir à s’occuper d’un enfant. Ce changement de style de vie est en train de causer beaucoup de problèmes à notre société actuellement.

Comme il n’y a plus beaucoup d’enfants par famille, beaucoup d’attention est portée sur l’enfant. Cet excès de soins se traduit par une augmentation du stress chez celui-ci, et il finit par ne plus écouter ses parents et par profiter de chaque situation à son avantage, comme il lui plaît. Ceux qui n’ont ni frère ni soeur tendent à être gâtés ou sur-protégés, parce que les parents veillent excessivement à satisfaire ses besoins, quels qu’ils soient. Les jeunes finissent ainsi par penser que les adultes vont toujours les écouter et leur pardonner quoi qu’ils fassent.

On peut donc dire que, de nos jours, le mot discipline est en train de perdre de son sens au Japon.

Le jour du passage à l’âge majeur, beaucoup de villes organisent une grande fête pour les jeunes, mais chaque année des incidents se produisent. Par exemple, alors qu’un maire était en train de faire son discours devant des centaines de jeunes de 20 ans, un groupe l’a interrompu et l’a hué alors que le maire les sommait de s’en aller. Les jeunes ne respectent plus les adultes. Un autre cas s’est produit alors qu’un groupe de jeunes marginaux, sâouls, ont commencer à se battre en public à la fin de la cérémonie. Des vitres ont été cassées sur la voie publique, et bien sûr cela s’est terminé par des arrestations. Ainsi, un certain nombre de ces incidents sont reportés chaque année.

Non seulement les jeunes mais aussi les adultes sont quelquefois à blâmer. Certains d’entre eux essayent de trouver quelque chose qui va plaire aux jeunes, afin de gagner en popularité (à des fins politiques). Par exemple, une ville avait décidé d’installer la célébration à Disneyland. Idée sutpide. Les jeunes étaient seulement intéressés par les personnages de Disney, sachant qu’ils sont censés être éveillés aux responsabilités de la vie adulte. Comment ainsi pourront-ils être préparés aux dures réalités de la vie ? Et comment peut-on imaginer un tel évènement lors d’une journée traditionnelle ?

Il y a une dizaine d’années, les choses étaient bien différentes. Je pense que c’est là le début de la décadence de la société japonaise. Regrettable.

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