L’écriture japonaise

L’écriture est apparue au Japon assez tard, problement vers le III° siècle, date à laquelle on trouve les premières sources écrites japonaises.

L’écriture chinoise a été dans un premier temps importée intégralement du continent. L’empire chinois était alors très puissant, et exerçait une influence culturelle forte sur ses voisins. Ainsi, jusqu’au VIII° siècle, le chinois fut la langue des écrits officiels, comme le latin au Moyen-âge européen, malgré la volonté grandissante de l’Etat de Yamoto, premier état du Japon, de traiter d’égal à égal avec la Chine.

Ensuite, les japonais commencèrent à utiliser les caractères chinois pour écrire phonétiquement les mots de la langue indigène, ancêtre du japonais moderne. Les caractères japonais perdaient ainsi (parfois) leur sens et surtout leur prononciation originelle, au profit du sens et de la prononciation japonaise.

A partir du IX° siècle, des signes spécifiques, les “kana”, entrèrent en usage. Ils sont de deux types et on peut les assimiler à deux alphabets syllabiques de 48 caractères chacun (dont 2 ne sont plus utilisés) :

– les Katakana : un fragment de caractère chinois a été conservé pour composer chaque caractère ; il est utilisé principalement pour transcrire des mots de provenances et de sonorités étrangères, ou pour une mise en évidence syntaxique;

Exemple Katakana :

コンピュ-タ-

computa pour computer (ordinateur)

– les Hiragana : les caractères d’origine ont été ici représentés dans une forme plus cursive ; c’est l’alphabet du japonais par définition, utilisé pour écrire les mots japonais, les terminaisons, les particules, etc.

Exemple Hiragana :

こんにちは

konichiwa (bonjour)

La catégorie des Kanji rassemble tous les caractères chinois, toujours utilisés aujourd’hui. Il en existe des milliers, dont la connaissance sera une indication d’érudition. En moyenne, un japonais, pour son usage courant, apprend tout au long de son cursus scolaire à en connaître 2000. Des test officiels (Kanji/Kentei) permettent aux japonais, quel que soit leur âge, de valider leur connaissance des Kanji avec un système de grades (un peu comme le TOEIC pour l’anglais).

Exemples Kanji :

日本語

Nihongo (japonais), en hiragana : にほんご

arashi (ouragan), en hiragana : あらし

Le Kanji est préféré à l’Hiragana, car d’une part il montre une certaine éducation (les enfants apprennent à écrire avec l’hiragana), et surtout parce qu’il fait appel à la mémoire photographique. La forme d’un Kanji évoque quasi-instantannément son sens à un japonais, au contraire d’un mot codifié en hiragana qu’il faut déchiffrer de syllabe en syllabe.

Hormis le fait que les Kanji sont difficiles à apprendre, une fois maîtrisés, ils sont donc un incontestable avantage : très courts et très rapides.

Ainsi, dans n’importe quel écrit japonais, les trois systèmes d’écritures se mélangent : les Hiragana pour les particules grammaticales et certains verbes, les Kanji pour un grand nombre de mots et enfin les Katakana s’il y a des mots d’origine étrangère.

Cette singularité de l’écriture japonaise en fait la plus complexe au monde.

Je vous invite à découvrir les grilles complètes des Hiragana et des Katakana, ainsi que quelques Kanji, dans la section “cours de japonais“.

Enfin, regardez ces exemples de création d’un idéogramme Kanji. Ils sont très parlant et montrent bien l’origine et l’essence visuelle d’un idéogramme, imaginé à partir d’une image puis déformé et stylisé au fil du temps (je ne vous ferai pas l’injure de traduire les mots anglais) :

competition kanjis père et gros