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Le futur héritier

Vous l’avez sûrement déjà appris par les informations, la princesse Kiko vient de donner naissance à un garçon.

hériter Japon
Le futur héritier du trône

Ce qui donne à cet évènement toute une importance nationale, c’est que la princesse Masako comme la princesse Kiko n’avait pu avoir jusqu’alors de descendance masculine, laissant un vide pour la succession au trône de l’empereur.

En effet, la coutume, et la loi, ne permettent pas à une femme de prendre le titre. Le premier ministre, Koisumi, a bien tenté de rémédier à ce point en essayant de faire passer une nouvelle loi. Cependant, elle a rencontré une certaine opposition chez les mouvement traditionalistes et elle n’a finalement pas été adoptée.

On peut imaginer que ce retrait n’est pas dû à l’opposition, mais simplement que le gouvernement était au secret de cette naissance masculine. La question ne se posera plus, donc, l’avenir de la dynastie étant assuré pour un certain temps.

Pour vous préciser un peu les choses, le prince nouveau-né arrive précisément en troisième position pour l’accession au trône. Il est le fils du prince Akishinomiya et de la princesse Masako, frère du prince Naruhito et fils de l’empereur actuel Akihito et de l’impératrice Michiko. Notez au passage que je vous donne les noms, mais que les japonais ne les appellent jamais par leurs noms, souvent non connus d’ailleurs, mais par leurs titre honorifiques. Si vous voulez avoir un bon aperçu (pas encore à jour) de la lignée, regardez ici.

Bref, si je vous parle de tout cela ici, c’est surtout pour parler d’un fait qui est relation avec la petite ville natale de ma femme ! Si vous avez lu déjà lu nos présentations, vous savez que la ville de Toyooka est la dernière ville au Japon où les cigognes, en voie d’extinction, vivent paisiblement en liberté après des campagnes de réintroduction remplies de succès.

Le rapport avec la princesse Kiko et son enfant me direz-vous ?

Comme tout le monde le sait, les cigognes sont un symbole de fertilité. Or, le prince Akishinomiya et la princesse Kiko s’étaient rendus à Toyooka pour participer à la remise en liberté de certaines d’entre elles.

La coincidence est finalement amusante, puisque c’était exactement il y a 1 an jour pour jour ! Un excellent présage pour le futur héritier, souhaitons lui le meilleur !

La princesse Kiko  en visite à Toyooka

La pensée japonaise et la religion

Introduction

Japonaise vivant dans un pays étranger, je me suis aperçue que les gens avaient de fausses informations sur mon pays. Quelquefois cela me fait rire, mais d’autre fois c’est vraiment offensant. Je comprends ces malentendus. Il n’est pas étonnant que les occidentaux ont tendance à considérer les pays asiatiques comme une seule grande Asie aux mêmes racines, parce que nous, les asiatiques, avons plus de choses en commun, non seulement dans notre apparence mais aussi dans nos coutumes et nos cultures. Le Japon est à l’Asie ce que la France est à l’Europe. Ce que je veux vous montrer ici, cependant, ce sont les grandes différences entre le Japon et le reste de l’Asie. J’espère que les gens ayant l’occasion d’ouvrir cette page et de la lire, auront ainsi une vision plus juste du Japon.

L’histoire du Japon à ses débuts reste très obscure, pleine de légendes et sous l’influence du continent. Il est donc difficile de dire clairement comment le Japon s’est construit en tant que nation. Cependant, il est une chose que l’on peut affirmer concernant la religion : nos ancêtres croyaient en l’animisme, et cette croyance basée sur la nature a contribué à forger nos caractères. Ainsi, comprendre notre religion, c’est aussi comprendre ce qu’est la culture japonaise.

Quand on vous demande quelle est la religion du Japon, pouvez-vous répondre ? La réponse pourrait être aussi bien le shintoïsme que le bouddhisme. Le shintoïsme est notre religion originelle. Celle-ci façonne profondément notre façon de penser. Quant au bouddhisme, c’est une religion étrangère, arrivée du continent vers le Japon au début du 5ème siècle. Dans cet article, je vais vous donner plus de détails sur chaque religion et vous expliquer comment elles coexistent à présent. J’ai appuyé mes informations sur le livre « Nihon-Tashinkyo-no-Fudo » (la pensée autour du polythéisme japonais), écrit par Nobuhiro Kubota (éditions PHP Shinsho).

Les dieux au Japon

Quand nous sommes demandés comment sont nos dieux, nous montrons simplement un sanctuaire tranquillement construit au milieu de la forêt ou une statue bouddha dans un temple. Cependant, ce ne sont pas les dieux eux-mêmes. Ainsi, nous ne pouvons pas les décrire exactement. En fait, nous ne les avons jamais vu sous une forme bien définie.

Selon le Kojiki, le plus vieil ouvrage d’histoire au Japon, achevé en 712, contenant légendes et vielles histoires, le paradis et la Terre furent créés à partir du chaos de l’univers et en même temps trois dieux furent nés. Amenominakanushi-no-kami dirigeait alors le paradis et la Terre, Takamimusuhi-no-kami avait le pouvoir de créer toutes choses, et enfin Kamumusuhin-okami avait ce même pouvoir. Ensuite, leurs descendants, Izanagi-no-kami et Izanami-no-kami apparurent sous formes humaines, et après leur mariage, l’île du Japon fut créée. Non seulement les îles mais aussi un certain nombre de dieux furent créés par eux. Un dieu dirigeait les roches et le sol, un dieu était en charge de la mer, un dieu supervisait les directions de vents, un dieu administrait la quantité de pluie à pleuvoir, et bien d’autres étaient affectés aux montagnes, aux champs, à la nourriture, au feu, et ainsi de suite. Tous ces dieux étaient la nature elle-même. En d’autres mots, la mer, les montagnes, les rivières, les rochers, le vent, le feu, la nourriture et toutes les éléments de ce monde étaient considérés comme les autres apparences des dieux.

En particulier les bois et forêts, qui couvrent 60% de notre territoire, ont une signification importante pour les japonais, car les montagnes qu’elles recouvrent produisent de nouvelles vies et nous fournissaient – et fournissent encore – beaucoup de richesses naturelles. En plus de cela, grâce aux saisons fortement marquées du climat, nos montagnes changent d’apparences et nous laissent de fortes impressions à chaque saison. Ainsi, nos montagnes sont vivantes. Pour cette raison, nous croyons fortement que des dieux les habitent. Nous ne voyons pas les dieux avec nos yeux, mais nous pouvons les sentir dans les arbres. La sensibilité japonaise de sentir quelque chose d’invisible fait que notre perception de la nature est identique à notre perception de la religion.

Un autre point remarquable à mentionner est que certains dieux nous apportent mauvaises fortunes. Par exemple, une légende nous raconte qu’un dieu possédant une armée de serpent harcelait les voyageurs, les empêchant d’emprunter certains chemins. D’autres dieux étaient assimilés à des typhons, des tremblements de terre ou des éruption volcaniques. Bon ou mauvais, tous sont des symboles de la nature.

En outre, se présentait le cas où un dieu possédait différents caractères. Considérez l’histoire suivante : un dieu vivait dans une montagne et les habitants des alentours essayaient de développer la région. Mais le dieu n’aimait pas que les gens viennent le déranger et se mit en colère. Aussi, les habitants construisirent un temple au pied de la montagne pour l’honorer et le satisfaire. Par la suite, ils purent vivre paisiblement, le dieu se chargeant de leur protection.

L’exemple ci-dessus montre qu’un dieu menaçant peut devenir protecteur si seulement il est traité avec respect. Ainsi, encore de nos jours, quand nous construisons une nouvelle maison ou une nouvelle usine, nous avons une cérémonie particulière appelée « Chishin-sai » pour saluer le dieu de la région. Si vous avez la chance de visiter le Japon et de voir un bâtiment comme un hypermarché, montez sur le toit. Vous trouverez probablement un sactuaire miniature là-haut. Même dans un coin d’un site industriel, un petit sanctuaire se tient discrètement. Au Japon, les dieux sont partout.

autel de  prière

Une usine et son sanctuaire shinto

Un autre aspect spécifique aux dieux japonais est qu’ils peuvent se déplacer, se transférer vers un endroit. N’ayant pas de forme réelle, aucune distance ne leur est un obstacle. Rien n’empêche donc les gens, dans leurs prières, de faire appel à plusieurs dieux pour résoudre un problème particulièrement grave.

Quand nous visitons un sanctuaire, nous achetons aussi une amulette. Un morceau de bois ou de papier se trouve à l’intérieur. Ce n’est pas un simple morceau de bois. Le dieu du sanctuaire demeure dans ce morceau, sous une de ces multiples et omniprésentes apparences. Garder ceci sur nous signifie rester en permanence en contact avec le dieu.

Taoisme et le Yin Yang

Ces légendes dans le Kojiki font penser à la théorie du Yin Yang, qui était le principal point de vue sur le monde et la vie dans l’ancienne Chine. Dans cette théorie, il est cru que les forces positives et négatives s’imbriquent parfaitement et donnent naissance à toutes choses. Les esprits ne s’affrontent pas, mais s’additionnent tous, créant un grand pouvoir capable de produire les choses et les vies pour le bien.

A cette idée dans l’ère du temps, les japonais qui considéraient déjà leurs dieux comme invisibles ont pu lui trouver une signification concrète.

Le taoïsme a eu aussi beaucoup d’influence sur notre religion. Shindo, qui est traduit en shintoïsme, notre religion, était l’un des termes religieux dans le taoïsme. Shindo était destiné à devenir religion au 2ème siècle en Chine et devint plus tard remarquable avec sa doctrine qui révélait « la vérité du monde des dieux ». Autre exemple, le dieu de l’univers est appelé « Tenko » en taoïsme, d’où l’origine de « Ten-no », utilisé pour désigner l’empereur en japonais.

Kagami, un miroir, est aussi un exemple intéressant. Objet sacré, il fut porté par Tenko. Il y a longtemps, les gens qui pénétraient dans une montagne se devaient de garder un miroir sur eux pour se protéger. Ils croyaient que Kagami avait un pouvoir spécial pour réfléchir le mal invisible. Ce qui signifie que Kagami peut montrer la vérité. Dans les sanctuaires japonais, Kagami est d’ailleurs souvent présent, et comme vous pouvez le deviner maintenant, nous, les japonais, croyons que nous pourrions y apercevoir un dieu invisible.

Polythéisme et monothéisme

Le Japon possède beaucoup de montagnes et est entouré par la mer et l’océan. Nous dépendons de cette nature et en tirons profit. Nous avons ainsi l’opportunité de pouvoir sentir la force de la vie et il est naturel pour nous de croire que différents dieux existent parce que nous savons que cette nature vit. Dans des pays où les gens ont une vie dure, où le climat est ingrat, il est plus difficile de voir la vie dans la nature. Leurs habitants peuvent difficilement voir la force de la vie, et, dans un tel endroit, ils ont besoin d’un unique et tout puissant dieu qui gouverne toutes choses, y compris la nature. Le dieu et la nature ne sont pas dans ce cas de forces égales. Les gens croient que le dieu a créé la Terre elle-même. En ceci, nos points de vue sont très différents.

Je pense que pour la plupart de japonais il est difficile de comprendre pourquoi des gens sont en train de se battre à cause de leurs religions. Nous pouvons accepter les dieux des autres religions, puisqu’il ne nous est pas étonnant que d’autres dieux existent en dehors du Japon. Mais le contraire semble impossible. Non seulement s’entretuer mais détruire la nature signifie pour nous tuer des dieux. Voir des bombes lancées sur des êtres humains me dégoûte et me rend vraiment désolée pour le ou les dieux qui se trouvent en ces lieux, et il en est ainsi du point de vue japonais.

Une dernière chose. Dans le passé, un prêtre japonais ne tuait même pas un moustique, parce qu’il ressentait de la pitié pour cette vie en transition. Nous avons un proverbe, « issun no mushi nimo gohu no tamashii » : même un petit insecte a une vie, donc vous ne devriez pas le considérer comme petit. Tous les animaux, insectes, arbres, fleurs, pierres, vent, eau, feu, l’air que vous êtes en train de respirer à l’instant et toutes les choses autour de vous ont une raison d’être et sont gouvernées par un dieu. Il va sans dire que, nous, les hommes, sommes une de ces choses. Si nous savons accepter et respecter chaque chose et chaque personne, nous serons alors en parfaite harmonie avec la nature.

Origine et composition du peuple japonais

Le Japon compte à ce jour 126 millions d’habitants. Il y a peu de minorités : essentiellement des coréens (600 000, Nord et Sud) et aussi des chinois de Taiwan.

Quant aux origines exactes du peuple japonais, elles demeurent toujours mystérieuses.

A commencer par les origines de sa langue, méconnues. On lui trouve des similitudes avec la famille altaïque (turc, mongol, tongous, coréen) au niveau de la syntaxe, la phonologie et la sémantique. La sémantique pourrait aussi s’apparenter avec les langues malayo-polynésiennes.
Bref, elle ne s’apparente vraiment à aucune autre famille linguistique, et cette spécificité laisse à penser qu’elle a des origines très lointaines. On considère qu’au III° siècle av JC, les habitant parlaient déjà une langue ancêtre du japonais actuel.

Quant aux recherches sur l’origine ethnique du peuple, elles ont été longtemps génées par la doctrine officielle qui prônait l’homogénéité absolue du peuple japonais.

On a pensé un temps que les Aïnous étaient la population originelle du Japon. Il s’agit d’une communauté très ancienne et mystérieuse, dont une petite population (20 000) survit encore au nord du Japon, à Hokkaido.
Longtemps considérés comme une population barbarre, ils se différencient d’abord physiquement en ce sens qu’ils ressemblent plus à des caucasiens, mais aussi culturellement. Ils commencèrent à pratiquer l’agriculture vers le XIIIème siècle, ont développé une littérature orale et une culture étroitement liée à la nature dont ils dépendaient fortement (la vénération des animaux était au centre de leur vie et de leur artisanat). Poussés à l’assimilation au monde moderne, peu d’entre eux parlent encore leur langue et leur civilisation est sur le point de disparaître.

aïnou

Ainous en habit traditionnel

habitat  ainou

style des constructions Ainous (grenier)

En tout cas, il est maintenant établi que les aïnous n’ont jamais été la population originelle et dominante du Japon, comme certaines anciennes thèses laissaient penser qu’ils avaient été décimés par des envahisseurs venus du continent. En effet, les squelettes du Néolithique montrent que les habitants étaient alors plus proches des japonais actuels que des aïnous.

Le Japon a également connu des apports de nouvelles populations venues du continent, Chine, Corée, Sibérie, Mongolie. Cependant, du fait de l’insularité du pays, ces arrivées n’ont jamais été massives.

mongol mongol
les mongoles, peut-être les ancêtre des japonais

On constate, entre le III° siècle av JC et le III° siècle ap JC (période Yayoi), un allongement de la taille des squelettes retrouvés : était-ce dû à une invasion de populations venues du nord de l’Asie (mongoles) ? Ou à une meilleure alimentation tirant bénéfice de la riziculture naissante ? Aucun élément ne le détermine.

En conclusion, on peut dire que nul ne connait les origines du peuple japonais, comme de sa langue, et qu’on se perd en suppositions.
Certes ce n’est pas un peuple homogène, mais il n’y a pas eu d’apports significatifs de populations dans l’histoire (à défaut de connaissances sur la préhistoire).
Pour preuve de son isolement, le Japon n’a connu au début de son histoire certaines techniques du continent qu’avec grand retard. Par exemple, le bronze et l’écriture connus dès 1500 av JC en Chine ne sont apparus qu’aux alentours de notre ère (JC) au Japon !

Chronologie de l’Histoire japonaise

Dans cette chronologie vous trouverez les points importants de l’Histoire du Japon en guise de repères temporels. Chacunes de ses périodes font déjà ou feront l’objet d’articles dans notre rubrique culture, afin de donner toutes les explications et commentaires nécessaires.

Ere
Ere chrétienne
Dates clés
Paleolithique ~100 000 avJC Débuts d’activité humaine sur l’achipel nippon.
~30 000 avJC Entrée tardive dans l’âge paléolitique.
Jomon ~10 000 avJC. Premières utilisations de poteries dans l’archipel (les plus anciennes du monde).
~7000 avJC Premières productions de figurines d’argile.
~3000 avJC. Premiers établissements de communautés Jomon importantes.
Yayoi 300 avJC Etablissement de la culture Yayoi au nord de Kyushu. Début de la culture du riz.
57 Le roi Na des Wa (japonais) envoie un tribut à la dynastie chinoise des Hans et se voit offert en retour un sceau en or.
~200 Premières construction de grandes tombes dans l’ouest du Japon.
239 La reine Himiko des Yamatai au royaume Wa envoie des émissaires à l’empereur Wei en Chine.
Kofun ~300 Des monticules funéraires en forme de trou de serrure sont construits un peu partout à l’ouest du Japon.
391 Le royaume Wa envoie des troupes sur la péninsule coréenne. Des rites religieux commencent à cette époque à Okinoshima, loin de la côte de Kyushu.
421 Le roi Wa commence à envoyer des tributs à la cour du sud en Chine (jusqu’en 478).
471 Age des forges d’épées en fer, découvertes dans une tombe de la préfecture Saitama.
Kofun Asuka 552 Le bouddhisme est introduit en provenance de la péninsule coréenne par Paekche. (538 selon une autre théorie). Diverses luttes de pouvoir s’ensuivront.
600 Le roi des Wa envoie des émissaires à la dynastie Sui en Chine.
604 Le prince Shotoku crée le 17ème article de la constitution.
630 Des émissaires sont envoyés à la dynastie Tang en Chine.
645 Les réformes de Taika.
663 Les troupes japonaises sont défaites par les troupes de Tang et de Silla sur la péninsule coréenne. Les défenses de l’ouest du Japon sont renforcées.
701 Accomplissement du Code de Taiho Ritsuryo (premier système de lois). Etablissement d’un état basé sur ces lois.
Nara 710 La capitale est déplacée à Heijokyo (Nara).
712 Le Kojiki, première chronique historique du Japon
724 Construction du château de Tagajo dans la région Tohoku.
752 Achèvement du Grand Buddha dans le temple Todajii.
758 Les effets de l’empereur Shomu sont déplacés à Todajii. Construction de Shosoin.
Heian 794 Transfert de la capitale à Heiankyo (Kyoto).
801 Des guerriers envoyés au nord de Honshu combattent des tribus Ezo.
823 Kukai, figure importante du bouddhisme shingon dirige le temple de Toji.
866 Première régence du clan Fujiwara.
894 La pratique d’envois d’émissaires en Chine est interrompue.
940 Premier soulèvement mené par un guerrier du clan Taira.
995 Fujiwara Michinaga prend les rêne du pouvoir. Prospérité de la famille Fujiwara.
1005 Murasaki Shikibu, dame de la cour, écrit Le Dit du Genji.
1052 Des buttes de rite Sutra sont créés en grand nombre, dans la croyance que Mappo (L’âge du déclin) avait débuté.
1087 Abdication de l’empereur Shirakawa, premier monarque cloîtré.
Kamakura 1160 Conduit par Taira no Kiyomori, le clan Taira supprime les Minamoto et domine la cour.
1180 Minamoto Yoritomo établit son quartier général à Kamakura (le bakufu). Le clan Minamoto défie les Taira.
1192 Yoritomo devient Seii tai shogun (“Le général des barbares conquérants”) et établit le shogunat de Kamakura.
1224 Le moine Shiren fonde la secte Jodo Shinshu (secte Ikko).
1242 Mort de l’empereur Shijo, sans désignation d’héritier. Lutte pour la succession.
1274 1ère tentative d’invasion mongole (20 000), repoussée.
1275 Le moine Ippen fonde la secte Ji.
1281 2ème tentative d’invasion mongole (100 000), anéantie par un typhon (d’où kamikaze, vent divin).
Nanbokucho 1333 Effondrement du shogunat de Kamakura, qui s’embrase dans la guerre.
Muromachi 1338 Ashikaga Takauji devient shogun et fonde le shogunat de Muromachi.
1350 Des pirates japonais commencent des raids sur les côtes chinoises.
1401 Ashikaga Yoshimitsu restaure des relations avec les Ming en Chine. Ashikaga est reconnu par la cour Ming court comme “Roi du Japon”.
1422 Sho Hashi unifie la totalité de l’île d’Okinawa et devient le Roi de Ryuku.
1428 Soulèvement paysan à Kyoto.
1441 Do ikki le soulèvement de Kyoto donne lieu à l’édit Tokusei. L’art de la cérémonie du thé atteint son apogée à cette époque.
1467 Guerre de l’Onin (1477), dévastatrice. Kyoto sera en grande partie enflammée.
1488 Le soulèvement Ikko ikki éclate à Kaga et affranchit cette province.
1531 Asakura Norikage réprime l’Ikko ikki.
1536 Date Tanemune établit le Jinkaishu qui met en place les domaines. Les Daimyo, seigneurs des domaines, commence à établir en différents endroits leurs propres systèmes légaux.
1543 Les portugais apportent les armes à feu à Tanegashima.
1549 Francis Xavier arrive au Japon pour commencer des activités de missionnaire.
Momoyama 1560 Oda Nobunaga se bat avec succès en faveur de l’hégémonie du Japon (1580).
1573 Chute de la famille de daimyo Asakura à Ichijodani, province Echizen.
1590 Toyotomi Hideyoshi unifie la totalité du Japon. Premières impressions d’ouvrages occidentaux en japonais écrit avec des caractères latin.
1592 Hideyoshi envoie des troupes en Corée.
1597 Répressions violentes contre les chrétiens à Nagasaki.
Edo 1603 Tokugawa Ieyasu devient Seii tai shogun, et établit le shogunat d’Edo, après avoir remporté la bataille de Sekigahara (1600)..
1614 Le christianisme est interdit.
1619 Le hishigaki kaisen établit une liaison de commerce régulière par la mer avec de grands voiliers cargos de commerce.
1635 Le shogunat interdit aux japonais de voyager à l’étranger. Début du sankin kotai, système qui imposait au daimyo d’alterner des années de séjour à Edo, près de l’empereur. Construction de routes nationales.
1639 L’entrée des navires portugais est interdite. Début du sakoku, pèriode durant laquelle le Japon s’est fermé au monde extérieur.
1641 La mission de commerce hollandaise est déplacée à Nagasaki, sur l’île artificielle Dejima, qui devient le seul port au Japon ou le commerce avec les étrangers (seuls les chinois et les hollandais) est autorisé.
1649 Promulgation du Keian no ofuregaki, un document définissant les devoirs et la conduite des fermiers.
1657 Le grand incendie d’Edo (100 000 morts). A sa suite, de grands espaces furent créés dans la ville pour prévenir de prochains incendies.
1669 Rebellion Ainu à Ezochi (Hokkaido).
1671 Kawamura Zuiken ouvre une route maritime à l’est. L’année suivante une route maritime est établie à l’ouest.
1688 Début de la période Genroku (jusqu’en 1703). Dévelopement de la culture d’Edo (Kabuki et Bunraku).
1707 Dernière éruption du mont Fuji.
1723 Les suicides d’amants malheureux provoqués par la rigidité des coutumes et de la hierarchie au cours de cette ère atteignent leur apogée.
1732 Famine Kyoho . Les réserves de riz s’épuisent et son prix s’envole.
1778 Des navires russes arrivent à Ezochi et demandent du commerce.
1782 Famine Tenmei. 900 000 personnes périssent.
1821 Ino Tadataka produit la première carte très précise des côtes japonaises.
1828 Franz von Siebold, un physicien allemand arrivé avec la mission hollandaise, est banni du Japon pour avoir fait sortir des cartes du Japon à l’étranger.
1831 Publication des Trente-Six Vues du Mont Fuji par Hokusai.
1853 L’amiral Perry arrive dans la baie d’Edo et demande l’ouverture des ports japonais.
1854 Le Japon conclut un traité d’amitié avec les Etats-Unis, le Royaume-Uni, la Russie, la France et la Hollande. Les ports de Nagasaki, Hakodate et Shimoda sont ouverts au commerce avec les étrangers.
Meiji 1868 Restauration Meiji. Edo’ est renommée en Tokyo (“Capitale de l’Est”) .
1869 Début de la colonisation d’Hokkaido.
1879 Les îles Ryuku deviennent la préfecture Okinawa.
1889 Promulgation de la constitution de l’Empire du Japon.
1894 Début de la guerre sino-japonaise.
1895 La Chine cède des territoires au Japon, mettant ainsi fin à la guerre. La Russie, la France et l’Allemagne forcent le Japon à les restituer.
1904 Eclatement de la guerre Russo-Japonaise.
1905 Le traité de Portsmouth met fin à la guerre. La Corée devient un protectorat japonais.
1910 La Corée devient une colonie japonaise..
Taisho 1915 Le Japon présent à la Chine un ensemble de 21 requêtes pour étendre ses droits en Chine.
Showa 1927 Début de la crise financière. Le gouvernement déclare un moratoire sur la valeur de l’or.
1931 L’incident Liutaochu Incident est utilisé comme prétexte pour des opérations militaires dans le nord-est de la Chine. Début de l’invasion.
1932 Le 15 mai, de jeunes officiers navals assassinent le premier ministre et tentent un coup d’état.
1933 Le Japon se retire de la Ligue des Nations.
1941 Début de la guerre du Pacifique.
1945 Bombes atomiques sur Hiroshima et Nagasaki, reddition du Japon.
1946 Promulgation de la constitution du Japon. Réformes agraires.
1951 Signature du traité de San Francisco.
1964 Jeux Olympiques de Tokyo. Début de la nouvelle ligne de chemin de fer de Tokaido (Shinkansen). Instauration d’un système économique libéral. Développement de l’industrie informatique.
1967 Eclatement de la maladie itaiitai dans la préfecture Toyama (premier cas de maladie dû à la pollution causée par les rejets industriels).
1983 Ouverture du musée national de l’Histoire japonaise.
1989 Mort de l’empereur Hirohito ; Akihito lui succède.
1995 Grand séisme de Kobe ; un groupuscule obscure commet l’attentat au gaz sarin dans le métro de Tokyo.

L’écriture japonaise

L’écriture est apparue au Japon assez tard, problement vers le III° siècle, date à laquelle on trouve les premières sources écrites japonaises.

L’écriture chinoise a été dans un premier temps importée intégralement du continent. L’empire chinois était alors très puissant, et exerçait une influence culturelle forte sur ses voisins. Ainsi, jusqu’au VIII° siècle, le chinois fut la langue des écrits officiels, comme le latin au Moyen-âge européen, malgré la volonté grandissante de l’Etat de Yamoto, premier état du Japon, de traiter d’égal à égal avec la Chine.

Ensuite, les japonais commencèrent à utiliser les caractères chinois pour écrire phonétiquement les mots de la langue indigène, ancêtre du japonais moderne. Les caractères japonais perdaient ainsi (parfois) leur sens et surtout leur prononciation originelle, au profit du sens et de la prononciation japonaise.

A partir du IX° siècle, des signes spécifiques, les “kana”, entrèrent en usage. Ils sont de deux types et on peut les assimiler à deux alphabets syllabiques de 48 caractères chacun (dont 2 ne sont plus utilisés) :

– les Katakana : un fragment de caractère chinois a été conservé pour composer chaque caractère ; il est utilisé principalement pour transcrire des mots de provenances et de sonorités étrangères, ou pour une mise en évidence syntaxique;

Exemple Katakana :

コンピュ-タ-

computa pour computer (ordinateur)

– les Hiragana : les caractères d’origine ont été ici représentés dans une forme plus cursive ; c’est l’alphabet du japonais par définition, utilisé pour écrire les mots japonais, les terminaisons, les particules, etc.

Exemple Hiragana :

こんにちは

konichiwa (bonjour)

La catégorie des Kanji rassemble tous les caractères chinois, toujours utilisés aujourd’hui. Il en existe des milliers, dont la connaissance sera une indication d’érudition. En moyenne, un japonais, pour son usage courant, apprend tout au long de son cursus scolaire à en connaître 2000. Des test officiels (Kanji/Kentei) permettent aux japonais, quel que soit leur âge, de valider leur connaissance des Kanji avec un système de grades (un peu comme le TOEIC pour l’anglais).

Exemples Kanji :

日本語

Nihongo (japonais), en hiragana : にほんご

arashi (ouragan), en hiragana : あらし

Le Kanji est préféré à l’Hiragana, car d’une part il montre une certaine éducation (les enfants apprennent à écrire avec l’hiragana), et surtout parce qu’il fait appel à la mémoire photographique. La forme d’un Kanji évoque quasi-instantannément son sens à un japonais, au contraire d’un mot codifié en hiragana qu’il faut déchiffrer de syllabe en syllabe.

Hormis le fait que les Kanji sont difficiles à apprendre, une fois maîtrisés, ils sont donc un incontestable avantage : très courts et très rapides.

Ainsi, dans n’importe quel écrit japonais, les trois systèmes d’écritures se mélangent : les Hiragana pour les particules grammaticales et certains verbes, les Kanji pour un grand nombre de mots et enfin les Katakana s’il y a des mots d’origine étrangère.

Cette singularité de l’écriture japonaise en fait la plus complexe au monde.

Je vous invite à découvrir les grilles complètes des Hiragana et des Katakana, ainsi que quelques Kanji, dans la section “cours de japonais“.

Enfin, regardez ces exemples de création d’un idéogramme Kanji. Ils sont très parlant et montrent bien l’origine et l’essence visuelle d’un idéogramme, imaginé à partir d’une image puis déformé et stylisé au fil du temps (je ne vous ferai pas l’injure de traduire les mots anglais) :

competition kanjis père et gros