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Chronologie de l’Histoire japonaise

Dans cette chronologie vous trouverez les points importants de l’Histoire du Japon en guise de repères temporels. Chacunes de ses périodes font déjà ou feront l’objet d’articles dans notre rubrique culture, afin de donner toutes les explications et commentaires nécessaires.

Ere
Ere chrétienne
Dates clés
Paleolithique ~100 000 avJC Débuts d’activité humaine sur l’achipel nippon.
~30 000 avJC Entrée tardive dans l’âge paléolitique.
Jomon ~10 000 avJC. Premières utilisations de poteries dans l’archipel (les plus anciennes du monde).
~7000 avJC Premières productions de figurines d’argile.
~3000 avJC. Premiers établissements de communautés Jomon importantes.
Yayoi 300 avJC Etablissement de la culture Yayoi au nord de Kyushu. Début de la culture du riz.
57 Le roi Na des Wa (japonais) envoie un tribut à la dynastie chinoise des Hans et se voit offert en retour un sceau en or.
~200 Premières construction de grandes tombes dans l’ouest du Japon.
239 La reine Himiko des Yamatai au royaume Wa envoie des émissaires à l’empereur Wei en Chine.
Kofun ~300 Des monticules funéraires en forme de trou de serrure sont construits un peu partout à l’ouest du Japon.
391 Le royaume Wa envoie des troupes sur la péninsule coréenne. Des rites religieux commencent à cette époque à Okinoshima, loin de la côte de Kyushu.
421 Le roi Wa commence à envoyer des tributs à la cour du sud en Chine (jusqu’en 478).
471 Age des forges d’épées en fer, découvertes dans une tombe de la préfecture Saitama.
Kofun Asuka 552 Le bouddhisme est introduit en provenance de la péninsule coréenne par Paekche. (538 selon une autre théorie). Diverses luttes de pouvoir s’ensuivront.
600 Le roi des Wa envoie des émissaires à la dynastie Sui en Chine.
604 Le prince Shotoku crée le 17ème article de la constitution.
630 Des émissaires sont envoyés à la dynastie Tang en Chine.
645 Les réformes de Taika.
663 Les troupes japonaises sont défaites par les troupes de Tang et de Silla sur la péninsule coréenne. Les défenses de l’ouest du Japon sont renforcées.
701 Accomplissement du Code de Taiho Ritsuryo (premier système de lois). Etablissement d’un état basé sur ces lois.
Nara 710 La capitale est déplacée à Heijokyo (Nara).
712 Le Kojiki, première chronique historique du Japon
724 Construction du château de Tagajo dans la région Tohoku.
752 Achèvement du Grand Buddha dans le temple Todajii.
758 Les effets de l’empereur Shomu sont déplacés à Todajii. Construction de Shosoin.
Heian 794 Transfert de la capitale à Heiankyo (Kyoto).
801 Des guerriers envoyés au nord de Honshu combattent des tribus Ezo.
823 Kukai, figure importante du bouddhisme shingon dirige le temple de Toji.
866 Première régence du clan Fujiwara.
894 La pratique d’envois d’émissaires en Chine est interrompue.
940 Premier soulèvement mené par un guerrier du clan Taira.
995 Fujiwara Michinaga prend les rêne du pouvoir. Prospérité de la famille Fujiwara.
1005 Murasaki Shikibu, dame de la cour, écrit Le Dit du Genji.
1052 Des buttes de rite Sutra sont créés en grand nombre, dans la croyance que Mappo (L’âge du déclin) avait débuté.
1087 Abdication de l’empereur Shirakawa, premier monarque cloîtré.
Kamakura 1160 Conduit par Taira no Kiyomori, le clan Taira supprime les Minamoto et domine la cour.
1180 Minamoto Yoritomo établit son quartier général à Kamakura (le bakufu). Le clan Minamoto défie les Taira.
1192 Yoritomo devient Seii tai shogun (“Le général des barbares conquérants”) et établit le shogunat de Kamakura.
1224 Le moine Shiren fonde la secte Jodo Shinshu (secte Ikko).
1242 Mort de l’empereur Shijo, sans désignation d’héritier. Lutte pour la succession.
1274 1ère tentative d’invasion mongole (20 000), repoussée.
1275 Le moine Ippen fonde la secte Ji.
1281 2ème tentative d’invasion mongole (100 000), anéantie par un typhon (d’où kamikaze, vent divin).
Nanbokucho 1333 Effondrement du shogunat de Kamakura, qui s’embrase dans la guerre.
Muromachi 1338 Ashikaga Takauji devient shogun et fonde le shogunat de Muromachi.
1350 Des pirates japonais commencent des raids sur les côtes chinoises.
1401 Ashikaga Yoshimitsu restaure des relations avec les Ming en Chine. Ashikaga est reconnu par la cour Ming court comme “Roi du Japon”.
1422 Sho Hashi unifie la totalité de l’île d’Okinawa et devient le Roi de Ryuku.
1428 Soulèvement paysan à Kyoto.
1441 Do ikki le soulèvement de Kyoto donne lieu à l’édit Tokusei. L’art de la cérémonie du thé atteint son apogée à cette époque.
1467 Guerre de l’Onin (1477), dévastatrice. Kyoto sera en grande partie enflammée.
1488 Le soulèvement Ikko ikki éclate à Kaga et affranchit cette province.
1531 Asakura Norikage réprime l’Ikko ikki.
1536 Date Tanemune établit le Jinkaishu qui met en place les domaines. Les Daimyo, seigneurs des domaines, commence à établir en différents endroits leurs propres systèmes légaux.
1543 Les portugais apportent les armes à feu à Tanegashima.
1549 Francis Xavier arrive au Japon pour commencer des activités de missionnaire.
Momoyama 1560 Oda Nobunaga se bat avec succès en faveur de l’hégémonie du Japon (1580).
1573 Chute de la famille de daimyo Asakura à Ichijodani, province Echizen.
1590 Toyotomi Hideyoshi unifie la totalité du Japon. Premières impressions d’ouvrages occidentaux en japonais écrit avec des caractères latin.
1592 Hideyoshi envoie des troupes en Corée.
1597 Répressions violentes contre les chrétiens à Nagasaki.
Edo 1603 Tokugawa Ieyasu devient Seii tai shogun, et établit le shogunat d’Edo, après avoir remporté la bataille de Sekigahara (1600)..
1614 Le christianisme est interdit.
1619 Le hishigaki kaisen établit une liaison de commerce régulière par la mer avec de grands voiliers cargos de commerce.
1635 Le shogunat interdit aux japonais de voyager à l’étranger. Début du sankin kotai, système qui imposait au daimyo d’alterner des années de séjour à Edo, près de l’empereur. Construction de routes nationales.
1639 L’entrée des navires portugais est interdite. Début du sakoku, pèriode durant laquelle le Japon s’est fermé au monde extérieur.
1641 La mission de commerce hollandaise est déplacée à Nagasaki, sur l’île artificielle Dejima, qui devient le seul port au Japon ou le commerce avec les étrangers (seuls les chinois et les hollandais) est autorisé.
1649 Promulgation du Keian no ofuregaki, un document définissant les devoirs et la conduite des fermiers.
1657 Le grand incendie d’Edo (100 000 morts). A sa suite, de grands espaces furent créés dans la ville pour prévenir de prochains incendies.
1669 Rebellion Ainu à Ezochi (Hokkaido).
1671 Kawamura Zuiken ouvre une route maritime à l’est. L’année suivante une route maritime est établie à l’ouest.
1688 Début de la période Genroku (jusqu’en 1703). Dévelopement de la culture d’Edo (Kabuki et Bunraku).
1707 Dernière éruption du mont Fuji.
1723 Les suicides d’amants malheureux provoqués par la rigidité des coutumes et de la hierarchie au cours de cette ère atteignent leur apogée.
1732 Famine Kyoho . Les réserves de riz s’épuisent et son prix s’envole.
1778 Des navires russes arrivent à Ezochi et demandent du commerce.
1782 Famine Tenmei. 900 000 personnes périssent.
1821 Ino Tadataka produit la première carte très précise des côtes japonaises.
1828 Franz von Siebold, un physicien allemand arrivé avec la mission hollandaise, est banni du Japon pour avoir fait sortir des cartes du Japon à l’étranger.
1831 Publication des Trente-Six Vues du Mont Fuji par Hokusai.
1853 L’amiral Perry arrive dans la baie d’Edo et demande l’ouverture des ports japonais.
1854 Le Japon conclut un traité d’amitié avec les Etats-Unis, le Royaume-Uni, la Russie, la France et la Hollande. Les ports de Nagasaki, Hakodate et Shimoda sont ouverts au commerce avec les étrangers.
Meiji 1868 Restauration Meiji. Edo’ est renommée en Tokyo (“Capitale de l’Est”) .
1869 Début de la colonisation d’Hokkaido.
1879 Les îles Ryuku deviennent la préfecture Okinawa.
1889 Promulgation de la constitution de l’Empire du Japon.
1894 Début de la guerre sino-japonaise.
1895 La Chine cède des territoires au Japon, mettant ainsi fin à la guerre. La Russie, la France et l’Allemagne forcent le Japon à les restituer.
1904 Eclatement de la guerre Russo-Japonaise.
1905 Le traité de Portsmouth met fin à la guerre. La Corée devient un protectorat japonais.
1910 La Corée devient une colonie japonaise..
Taisho 1915 Le Japon présent à la Chine un ensemble de 21 requêtes pour étendre ses droits en Chine.
Showa 1927 Début de la crise financière. Le gouvernement déclare un moratoire sur la valeur de l’or.
1931 L’incident Liutaochu Incident est utilisé comme prétexte pour des opérations militaires dans le nord-est de la Chine. Début de l’invasion.
1932 Le 15 mai, de jeunes officiers navals assassinent le premier ministre et tentent un coup d’état.
1933 Le Japon se retire de la Ligue des Nations.
1941 Début de la guerre du Pacifique.
1945 Bombes atomiques sur Hiroshima et Nagasaki, reddition du Japon.
1946 Promulgation de la constitution du Japon. Réformes agraires.
1951 Signature du traité de San Francisco.
1964 Jeux Olympiques de Tokyo. Début de la nouvelle ligne de chemin de fer de Tokaido (Shinkansen). Instauration d’un système économique libéral. Développement de l’industrie informatique.
1967 Eclatement de la maladie itaiitai dans la préfecture Toyama (premier cas de maladie dû à la pollution causée par les rejets industriels).
1983 Ouverture du musée national de l’Histoire japonaise.
1989 Mort de l’empereur Hirohito ; Akihito lui succède.
1995 Grand séisme de Kobe ; un groupuscule obscure commet l’attentat au gaz sarin dans le métro de Tokyo.

L’écriture japonaise

L’écriture est apparue au Japon assez tard, problement vers le III° siècle, date à laquelle on trouve les premières sources écrites japonaises.

L’écriture chinoise a été dans un premier temps importée intégralement du continent. L’empire chinois était alors très puissant, et exerçait une influence culturelle forte sur ses voisins. Ainsi, jusqu’au VIII° siècle, le chinois fut la langue des écrits officiels, comme le latin au Moyen-âge européen, malgré la volonté grandissante de l’Etat de Yamoto, premier état du Japon, de traiter d’égal à égal avec la Chine.

Ensuite, les japonais commencèrent à utiliser les caractères chinois pour écrire phonétiquement les mots de la langue indigène, ancêtre du japonais moderne. Les caractères japonais perdaient ainsi (parfois) leur sens et surtout leur prononciation originelle, au profit du sens et de la prononciation japonaise.

A partir du IX° siècle, des signes spécifiques, les “kana”, entrèrent en usage. Ils sont de deux types et on peut les assimiler à deux alphabets syllabiques de 48 caractères chacun (dont 2 ne sont plus utilisés) :

– les Katakana : un fragment de caractère chinois a été conservé pour composer chaque caractère ; il est utilisé principalement pour transcrire des mots de provenances et de sonorités étrangères, ou pour une mise en évidence syntaxique;

Exemple Katakana :

コンピュ-タ-

computa pour computer (ordinateur)

– les Hiragana : les caractères d’origine ont été ici représentés dans une forme plus cursive ; c’est l’alphabet du japonais par définition, utilisé pour écrire les mots japonais, les terminaisons, les particules, etc.

Exemple Hiragana :

こんにちは

konichiwa (bonjour)

La catégorie des Kanji rassemble tous les caractères chinois, toujours utilisés aujourd’hui. Il en existe des milliers, dont la connaissance sera une indication d’érudition. En moyenne, un japonais, pour son usage courant, apprend tout au long de son cursus scolaire à en connaître 2000. Des test officiels (Kanji/Kentei) permettent aux japonais, quel que soit leur âge, de valider leur connaissance des Kanji avec un système de grades (un peu comme le TOEIC pour l’anglais).

Exemples Kanji :

日本語

Nihongo (japonais), en hiragana : にほんご

arashi (ouragan), en hiragana : あらし

Le Kanji est préféré à l’Hiragana, car d’une part il montre une certaine éducation (les enfants apprennent à écrire avec l’hiragana), et surtout parce qu’il fait appel à la mémoire photographique. La forme d’un Kanji évoque quasi-instantannément son sens à un japonais, au contraire d’un mot codifié en hiragana qu’il faut déchiffrer de syllabe en syllabe.

Hormis le fait que les Kanji sont difficiles à apprendre, une fois maîtrisés, ils sont donc un incontestable avantage : très courts et très rapides.

Ainsi, dans n’importe quel écrit japonais, les trois systèmes d’écritures se mélangent : les Hiragana pour les particules grammaticales et certains verbes, les Kanji pour un grand nombre de mots et enfin les Katakana s’il y a des mots d’origine étrangère.

Cette singularité de l’écriture japonaise en fait la plus complexe au monde.

Je vous invite à découvrir les grilles complètes des Hiragana et des Katakana, ainsi que quelques Kanji, dans la section “cours de japonais“.

Enfin, regardez ces exemples de création d’un idéogramme Kanji. Ils sont très parlant et montrent bien l’origine et l’essence visuelle d’un idéogramme, imaginé à partir d’une image puis déformé et stylisé au fil du temps (je ne vous ferai pas l’injure de traduire les mots anglais) :

competition kanjis père et gros

Japon, Nippon ou Nihon ?

Vous l’aurez remarqué, il y a effectivement trois façons différentes d’appeler le pays du soleil levant : Japon, Nihon ou Nippon (comme notre site). Alors, lequel employer ? Quelles sont les différences ?

Nippon est un mot composé de deux kanjis (idéogrammes) : 日本.Le premier, 日, se prononce “ni” et signifie “soleil”.
Le second, 本, peut se lire indifféremment de deux façons dans ce contexte : hon ou pon. Il signifie “lieu d’origine”.
Ce que l’on peut donc effectivement traduire, un peu moins littéralement par “pays du soleil levant”,d’où la dénomination souvent employée en français.
Il y a tout de même une petite nuance entre “nippon” et “nihon”. Disons que “nippon” sonne un peu plus officiel, et sera utilisé par des entreprises ou des administrations, alors que “nihon” est plus courant et moins prestigieux. En effet, les japonais voulant supporter leur équipe nationale dans une compétition sportive scanderont toujours “nippon”.

Quand au mot Japon, son origine est encore assez incertaine. Elle viendrait de formations successives du nom d’origine par les chinois, reprises par les marchands anglais. Une chose est sûre, “Japon” n’a en tout cas aucune racine dans la langue japonaise.

Le risque de tsunami : la détection au Japon

Le tsunami a frappé l’Asie du Sud en cette fin d’année 2004 marquera les esprits pour longtemps : pertes humaines énormes, villes dévastées…

Le Japon, région sismique par excellence, connait bien ce phénomène. Si bien que le mot pour le désigner, employé dans le monde entier, est emprunté à la langue japonaise : tsunami.

Le plus regrettable est que les technologies actuelles, à condition d’y avoir accès, permettent de prévoir et de limiter les dégats (et surtout les pertes humaines).

Le Japon, ayant vécu ce genre de catstrophe, s’est depuis équipé. Le système, complexe, met en oeuvre de nombreux systèmes d’information et outils de détection (sous-marin, satellite).

Et pour l’avoir vu à l’oeuvre, je peux vous dire que son efficacité est bluffante. Voici comment il fonctionne.

Un tremblement de terre survient. Allumez votre télé ( dès que les secousses se sont terminées). Tous les programmes sont coupés pour laisser place à un message de diffusion, qui, avec une cartographie précise à l’appui, fait le bilan des secousses et de leur force, et surtout indique les menaces de Tsunami : quelles côtes vont être touchées, à quelle heure, quelle sera la hauteur des vagues et en conclusion s’il est nécessaire d’évacuer ou non. Tout ceci en temps réel.

A noter pour les étrangers : l’affichage alterne message en japonais et en anglais, et une bande audio en version anglaise est également disponible par pression sur une touche de la télécommande.

Je vous mets ici deux petites vidéo qui illustrent le fonctionnement de ce dispositif en pleine action :

Elles sont au format Quicktime. Pour les visualiser sur PC, vous aurez besoin d’installer le lecteur Quicktime d’apple ou ce simple plug-in Quictime Alternative pour les lire avec Windows Media Player ou autre.

Ce système de détection s’avère ainsi très rapide, précis et efficace. Un tsunami ne surprendra probablement jamais plus la population japonaise

En parrallèle de ce système, certaines préfectures ont mis en place ce petit appareil dans chaque habitation.

radio d'alerte

C’est en fait un récepteur radio qui se déclenche automatiquement en cas d’alerte, et diffuse messages d’information et consignes de sécurité.

Vous pouvez le voir, le Japon est très bien équipé, il en a les moyens techniques et financiers. Il est triste de se rendre compte ainsi que, même sans atteindre un tel degré de sophistication, la plupart des victimes de la catastrophe que vient de vivre l’Asie du Sud auraient pu être sauvées.
Nul doute que ces pays vont commencer à s’équiper, mais encore une fois trop tard…

Par ailleurs, reste à trouver un moyen de détecter les tremblements de terre en eux-mêmes, car à l’heure actuelle la science ne sait pas les prévoir.

Les services dans la société

Au Japon, la concurrence n’est pas un vain mot. A force de travail acharné, afin d’innover sans cesse, de se différencier dans une économie impittoyable où seuls les meilleurs peuvent se faire une place, les japonais bénéficient indubitablement d’une pléthore de services, de grande qualité, qui contribuent en grande partie à une certaine forme de confort – tout au moins celui des consommateurs -, inconnu dans nos pays. Ou plutôt, au lieu de prendre en considération des critères économiques, faut-il y voir le résultat d’une manière de pensée ancestrale, sur laquelle l’influence de la pensée boudhique n’est pas étrangère, qui a toujours façonné la société et se perpétue ainsi dans l’éducation.

En tout cas, c’est quelque chose d’extrêmement surprenant, nouveau pour le voyageur. Voyons maintenant au travers de quelques exemples vécus et parlants – impossible d’être exhaustif bien entendu, ce trait de caractère de la société se retrouve dans tous les gestes du quotidien – ce qu’il peut en être concrètement.

Commençons donc par le cas d’une station service d’essence.

En quoi est-ce différent au Japon de faire le plein d’essence ? Vous arrivez à la station service et vous vous rangez près d’une pompe. Immédiatement, deux employés accourent vers votre voiture, et vous demande ce que vous désirez par la fenêtre. Une fois que vous avez décidé, l’un d’entre eux s’exécute tandis que l’autre s’attache, pendant ce temps, à nettoyer votre pare-brise, vos rétroviseurs, etc. Ensuite, il vous est demandé poliment si vous désirez quoi que ce soit d’autre (gonflage des pneus, vérification, etc.). Vous payez. C’est fini. Tout ceci effectué en un temps record.

Et surtout, vous l’aurez remarqué : à aucun moment vous n’êtes sorti de votre véhicule, vous n’avez rien eu à faire ! Aucun risque de se salir ! Bref, vous repartez très vite, tranquille et avec des vitres impeccables !

Maintenant voyons le cas de la distribution des courriers et colis, qui est loin d’être une sinécure en France, mais je ne veux pas faire de polémique. Vous avez un colis à poster. Choisissez entre la poste ou une compagnie de transport spécialisée (qui peuvent s’occuper aussi de déménagements à l’occasion, ou d’apporter vos bagages à l’aéroport, ou envore vos skis à l’hotel où vous partez en vacances, …).

logo poste La poste japonaise

poste Yamato, compagnie privée

En tout cas, pas de problème, ne sortez pas de chez vous, un postier va venir chez vous chercher le paquet, avec l’emballage adéquat si nécessaire.

Vous avez ainsi même la possibilité d’envoyer toutes sortes de colis, comme de la nourriture fraîche ou congelée par exemple. Pour cela, il vous est proposé des emballages spéciaux, qui seront transportés par des camions frigorifiques pendant la nuit. Vous pouvez ainsi envoyer, du jour au lendemain, du poisson encore très frais qui servira à faire des sushis. Ce mode d’expédition de produits alimentaires est très utilisé au Japon, où cela serait ailleurs inaccessible aux particuliers, donc parfaitement fiable et pratique !

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Une grande variété d’emballages est disponible !

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Vous pouvez payer immédiatement, ils disposent du matériel nécessaire pour peser votre colis.

Vous choisissez le moment opportun où le colis devra être délivré au destinataire : c’est la différence entre la poste, où vous choisissez par demi-journée, et une compagnie privée, où vous choisissez par tranches de 2h.

Votre reçu vous permettra, grâce à un code à communiquer par téléphone, de savoir où se trouve votre paquet pendant l’acheminement.

Si le destinataire est absent de son domicile, les livreurs reviendront plusieurs fois dans la journée tant qu’ils en ont le temps (au moins une fois).

Si, décidément, le destinataire est absent de son domicile, il se verra remettre un avis de passage. Celui-ci vous offre différent choix : 1) appeler un opérateur téléphonique pour trouver la solution la plus rapide pour se voir à nouveau livré la paquet dans la journée ; 2) appeler un répondeur téléphonique pour déterminer une date et une heure de livraison ultérieure.

De quoi faire pâlir de honte l’avis de passage de la poste française : qui d’entre nous, bien qu’étant bel et bien présent au domicile, ne s’est jamais vu remettre un avis de passage abusif (c’est quasi-systématique dans leur manière actuelle de procéder, la tournée est plus vite finie !), obligeant à subir une queue interminable à la poste, et ceci pas avant le lendemain. Drôle de service, on fait le travail d’un salarié qui n’a pas fait le sien.

Ces exemples sont particulèrement parlants pour le consommateur français rarement respecté comme il se devrait. Il serait facile de les multiplier, mais ce n’est pas l’intérêt de cet article. Je voulais simplement montrer au lecteur que la compréhension du service au Japon est tout autre. Il y est impensable de prendre le client en otage (cf grèves). Le travailleur y est consciencieux et tend en général à chercher à s’améliorer sans cesse.

Beaucoup d’ouvrages disent que la vie au Japon, malgré son enfer urbain et le stress qu’il peut engendrer, est confortable d’une façon inconnue pour un occidental. Oui, c’est par son savoir-vivre en société, entre autres, que le Japon est si confortable à vivre, et c’est article a voulu vous en faire découvrir un des éléments.