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“le syndrome de Paris”

En surfant, je suis tombé sur cet article du Figaro, reprenant un fait que j’ai dû évoqué dans un de mes articles…

Pour résumer, il s’agit de japonais qui tombent en dépression nerveuse lors d’une viste à Paris. Le phénomène est réel, si bien qu’il a fait l’objet d’études psychiatriques.

Comme on peut s’en douter, les raisons sont dues à des différences culturelles trop grandes, et aussi à la trop grande attente que les japonais ont de la vie parisienne. L’imaginaire japonais commun les prépare plutôt en effet à une version très édulcorée, faste et poétisée de Paris, en quelque sorte à la manière du film Amélie Poulain.

La réalité, évidemment, on la connait, et elle est même parfois difficile pour moi, français, mais provincial à l’origine. Alors pour un japonais…

Ceci dit, j’en connais qui ont le même type de vision, mais à propos du Japon… Les mangas ou jeux vidéos n’y sont pas toujours étrangers : attention aux surprises !

PS : le forum est à nouveau opérationnel depuis le début de la semaine. J’espère que vous y viendrez !

La pensée japonaise et la religion

Introduction

Japonaise vivant dans un pays étranger, je me suis aperçue que les gens avaient de fausses informations sur mon pays. Quelquefois cela me fait rire, mais d’autre fois c’est vraiment offensant. Je comprends ces malentendus. Il n’est pas étonnant que les occidentaux ont tendance à considérer les pays asiatiques comme une seule grande Asie aux mêmes racines, parce que nous, les asiatiques, avons plus de choses en commun, non seulement dans notre apparence mais aussi dans nos coutumes et nos cultures. Le Japon est à l’Asie ce que la France est à l’Europe. Ce que je veux vous montrer ici, cependant, ce sont les grandes différences entre le Japon et le reste de l’Asie. J’espère que les gens ayant l’occasion d’ouvrir cette page et de la lire, auront ainsi une vision plus juste du Japon.

L’histoire du Japon à ses débuts reste très obscure, pleine de légendes et sous l’influence du continent. Il est donc difficile de dire clairement comment le Japon s’est construit en tant que nation. Cependant, il est une chose que l’on peut affirmer concernant la religion : nos ancêtres croyaient en l’animisme, et cette croyance basée sur la nature a contribué à forger nos caractères. Ainsi, comprendre notre religion, c’est aussi comprendre ce qu’est la culture japonaise.

Quand on vous demande quelle est la religion du Japon, pouvez-vous répondre ? La réponse pourrait être aussi bien le shintoïsme que le bouddhisme. Le shintoïsme est notre religion originelle. Celle-ci façonne profondément notre façon de penser. Quant au bouddhisme, c’est une religion étrangère, arrivée du continent vers le Japon au début du 5ème siècle. Dans cet article, je vais vous donner plus de détails sur chaque religion et vous expliquer comment elles coexistent à présent. J’ai appuyé mes informations sur le livre « Nihon-Tashinkyo-no-Fudo » (la pensée autour du polythéisme japonais), écrit par Nobuhiro Kubota (éditions PHP Shinsho).

Les dieux au Japon

Quand nous sommes demandés comment sont nos dieux, nous montrons simplement un sanctuaire tranquillement construit au milieu de la forêt ou une statue bouddha dans un temple. Cependant, ce ne sont pas les dieux eux-mêmes. Ainsi, nous ne pouvons pas les décrire exactement. En fait, nous ne les avons jamais vu sous une forme bien définie.

Selon le Kojiki, le plus vieil ouvrage d’histoire au Japon, achevé en 712, contenant légendes et vielles histoires, le paradis et la Terre furent créés à partir du chaos de l’univers et en même temps trois dieux furent nés. Amenominakanushi-no-kami dirigeait alors le paradis et la Terre, Takamimusuhi-no-kami avait le pouvoir de créer toutes choses, et enfin Kamumusuhin-okami avait ce même pouvoir. Ensuite, leurs descendants, Izanagi-no-kami et Izanami-no-kami apparurent sous formes humaines, et après leur mariage, l’île du Japon fut créée. Non seulement les îles mais aussi un certain nombre de dieux furent créés par eux. Un dieu dirigeait les roches et le sol, un dieu était en charge de la mer, un dieu supervisait les directions de vents, un dieu administrait la quantité de pluie à pleuvoir, et bien d’autres étaient affectés aux montagnes, aux champs, à la nourriture, au feu, et ainsi de suite. Tous ces dieux étaient la nature elle-même. En d’autres mots, la mer, les montagnes, les rivières, les rochers, le vent, le feu, la nourriture et toutes les éléments de ce monde étaient considérés comme les autres apparences des dieux.

En particulier les bois et forêts, qui couvrent 60% de notre territoire, ont une signification importante pour les japonais, car les montagnes qu’elles recouvrent produisent de nouvelles vies et nous fournissaient – et fournissent encore – beaucoup de richesses naturelles. En plus de cela, grâce aux saisons fortement marquées du climat, nos montagnes changent d’apparences et nous laissent de fortes impressions à chaque saison. Ainsi, nos montagnes sont vivantes. Pour cette raison, nous croyons fortement que des dieux les habitent. Nous ne voyons pas les dieux avec nos yeux, mais nous pouvons les sentir dans les arbres. La sensibilité japonaise de sentir quelque chose d’invisible fait que notre perception de la nature est identique à notre perception de la religion.

Un autre point remarquable à mentionner est que certains dieux nous apportent mauvaises fortunes. Par exemple, une légende nous raconte qu’un dieu possédant une armée de serpent harcelait les voyageurs, les empêchant d’emprunter certains chemins. D’autres dieux étaient assimilés à des typhons, des tremblements de terre ou des éruption volcaniques. Bon ou mauvais, tous sont des symboles de la nature.

En outre, se présentait le cas où un dieu possédait différents caractères. Considérez l’histoire suivante : un dieu vivait dans une montagne et les habitants des alentours essayaient de développer la région. Mais le dieu n’aimait pas que les gens viennent le déranger et se mit en colère. Aussi, les habitants construisirent un temple au pied de la montagne pour l’honorer et le satisfaire. Par la suite, ils purent vivre paisiblement, le dieu se chargeant de leur protection.

L’exemple ci-dessus montre qu’un dieu menaçant peut devenir protecteur si seulement il est traité avec respect. Ainsi, encore de nos jours, quand nous construisons une nouvelle maison ou une nouvelle usine, nous avons une cérémonie particulière appelée « Chishin-sai » pour saluer le dieu de la région. Si vous avez la chance de visiter le Japon et de voir un bâtiment comme un hypermarché, montez sur le toit. Vous trouverez probablement un sactuaire miniature là-haut. Même dans un coin d’un site industriel, un petit sanctuaire se tient discrètement. Au Japon, les dieux sont partout.

autel de  prière

Une usine et son sanctuaire shinto

Un autre aspect spécifique aux dieux japonais est qu’ils peuvent se déplacer, se transférer vers un endroit. N’ayant pas de forme réelle, aucune distance ne leur est un obstacle. Rien n’empêche donc les gens, dans leurs prières, de faire appel à plusieurs dieux pour résoudre un problème particulièrement grave.

Quand nous visitons un sanctuaire, nous achetons aussi une amulette. Un morceau de bois ou de papier se trouve à l’intérieur. Ce n’est pas un simple morceau de bois. Le dieu du sanctuaire demeure dans ce morceau, sous une de ces multiples et omniprésentes apparences. Garder ceci sur nous signifie rester en permanence en contact avec le dieu.

Taoisme et le Yin Yang

Ces légendes dans le Kojiki font penser à la théorie du Yin Yang, qui était le principal point de vue sur le monde et la vie dans l’ancienne Chine. Dans cette théorie, il est cru que les forces positives et négatives s’imbriquent parfaitement et donnent naissance à toutes choses. Les esprits ne s’affrontent pas, mais s’additionnent tous, créant un grand pouvoir capable de produire les choses et les vies pour le bien.

A cette idée dans l’ère du temps, les japonais qui considéraient déjà leurs dieux comme invisibles ont pu lui trouver une signification concrète.

Le taoïsme a eu aussi beaucoup d’influence sur notre religion. Shindo, qui est traduit en shintoïsme, notre religion, était l’un des termes religieux dans le taoïsme. Shindo était destiné à devenir religion au 2ème siècle en Chine et devint plus tard remarquable avec sa doctrine qui révélait « la vérité du monde des dieux ». Autre exemple, le dieu de l’univers est appelé « Tenko » en taoïsme, d’où l’origine de « Ten-no », utilisé pour désigner l’empereur en japonais.

Kagami, un miroir, est aussi un exemple intéressant. Objet sacré, il fut porté par Tenko. Il y a longtemps, les gens qui pénétraient dans une montagne se devaient de garder un miroir sur eux pour se protéger. Ils croyaient que Kagami avait un pouvoir spécial pour réfléchir le mal invisible. Ce qui signifie que Kagami peut montrer la vérité. Dans les sanctuaires japonais, Kagami est d’ailleurs souvent présent, et comme vous pouvez le deviner maintenant, nous, les japonais, croyons que nous pourrions y apercevoir un dieu invisible.

Polythéisme et monothéisme

Le Japon possède beaucoup de montagnes et est entouré par la mer et l’océan. Nous dépendons de cette nature et en tirons profit. Nous avons ainsi l’opportunité de pouvoir sentir la force de la vie et il est naturel pour nous de croire que différents dieux existent parce que nous savons que cette nature vit. Dans des pays où les gens ont une vie dure, où le climat est ingrat, il est plus difficile de voir la vie dans la nature. Leurs habitants peuvent difficilement voir la force de la vie, et, dans un tel endroit, ils ont besoin d’un unique et tout puissant dieu qui gouverne toutes choses, y compris la nature. Le dieu et la nature ne sont pas dans ce cas de forces égales. Les gens croient que le dieu a créé la Terre elle-même. En ceci, nos points de vue sont très différents.

Je pense que pour la plupart de japonais il est difficile de comprendre pourquoi des gens sont en train de se battre à cause de leurs religions. Nous pouvons accepter les dieux des autres religions, puisqu’il ne nous est pas étonnant que d’autres dieux existent en dehors du Japon. Mais le contraire semble impossible. Non seulement s’entretuer mais détruire la nature signifie pour nous tuer des dieux. Voir des bombes lancées sur des êtres humains me dégoûte et me rend vraiment désolée pour le ou les dieux qui se trouvent en ces lieux, et il en est ainsi du point de vue japonais.

Une dernière chose. Dans le passé, un prêtre japonais ne tuait même pas un moustique, parce qu’il ressentait de la pitié pour cette vie en transition. Nous avons un proverbe, « issun no mushi nimo gohu no tamashii » : même un petit insecte a une vie, donc vous ne devriez pas le considérer comme petit. Tous les animaux, insectes, arbres, fleurs, pierres, vent, eau, feu, l’air que vous êtes en train de respirer à l’instant et toutes les choses autour de vous ont une raison d’être et sont gouvernées par un dieu. Il va sans dire que, nous, les hommes, sommes une de ces choses. Si nous savons accepter et respecter chaque chose et chaque personne, nous serons alors en parfaite harmonie avec la nature.

Les sports et les jeux populaires

Comme beaucoup de pays asiatiques, le Japon a développé un nombre relativement important d’arts martiaux, dont certains, atypiques, sont propres au Japon et célèbre en tant que tel (judo, sumo).
Voyons quelques un de ces sports et jeux japonais.

Judo

Le judo fut d’abord développé comme technique d’autodéfense sans arme, avant de devenir le sport populaire qu’il est aujourd’hui. Le principal concept du judo est l’utilisation habile de l’équilibre et du timing pour retourner la force de l’adversaire contre lui-même.

judo

Sumo

Le Sumo, lutte japonaise, est très ancien. Deux adversaires s’affrontent sur un ring, « dohio », jusqu’à ce que l’un des combattants soit poussé en dehors du ring ou que n’importe quelle partie de son corps, excepté la plante des pieds, ait touché le sol, perdant ainsi le combat.

sumo

Karate

Le karate est une forme d’autodéfense non armée, originaire d’Okinawa. Il est caractérisé par des coups vifs et rapides donnés des mains et des pieds.

karate

Aikido

L’Aikido est une technique d’autodéfense similaire au Judo. Des prises variées et des mouvements circulaires sont utilisés pour faire travailler la force et le poids de l’adversaire contre lui.

aikido

Kendo

Le Kendo est l’art martial japonais de l’épéiste, autrement dit l’escrime. Les points sont marqués en touchant la tête, le torse ou le corps de l’adversaire, ou en pressant sur la gorge de l’adversaire une épée en bamboo appelée « shinai ».

kendo

Kyudo

Le Kyudo est l’art traditionnel japonais d’exercice du tir à l’arc. L’arc japonais est constitué de bois laminé et de bamboo, et il est plus long que l’arc occidental.

kyudo kyudo

Naginata

La Naginata est un genre d’hallebarde. A l’origine utilisé au moyen-âge par les femmes des familles de samouraï et par les moines guerriers, le naginata est aujourd’hui un art martial populaire parmi la gente féminine.

naginata

Dojo

Le Dojo est une salle dédiée à la pratique des arts martiaux. Selon l’activité pratiquée, le sol peut être en bois ou recouvert avec un tatami.

dojo

Kokoyaku

Il s’agit de la ligue de baseball au lycée, comparable à la ligue de football des universités américaines par sa popularité. Un tournoi national est tenu deux fois par an. Il est retransmis à la télévision et attire beaucoup de spectateurs de tout le Japon.

Karaoke

Karaoke est le fait de chanter à travers un système d’amplification sur un air musical enregistré. Beaucoup de bars et de pubs en sont équipé, et il existe des établissements dédiés.

Vous trouverez un article détaillé sur cette activité ici.

Pachinko

Le Pachinko est une sorte de jeu de flipper joué sur une machine verticale. Un joueur essaye de manipuler les petites boules d’acier et de les faire rentrer dans des trous, afin de gagner encore plus de boules. Plus tard, elles pourront être échangée contre des cigarettes, des sucreries ou autres objets, qui pourront à leur tour, officieusement, être échangé contre de l’argent.

Vous trouverez un article complet sur le Pachinko ici.

Mah-jongg

Mah-jongg est l’un des jeux de société les plus populaire au Japon (il y a le même statut que le poker au Etats-Unis, par exemple). Ce jeu est d’origine chinoise et est habituellement joué entre quatre participants. Des paris sont posés, les 136 pièces rectangulaires sont disposées puis retirées à tour de rôle par les joueurs.

mahjong

Shogi

Shogi est un genre de jeu d’échecs traditionnel, joué entre deux joueurs. Comme les échecs, le but est de capturer les pièces, mais en revanche elles peuvent être réutilisées par le preneur. Le jeu se termine lorsque le roi de l’adversaire est échec et mat.

shogi

Go

Go est un jeu populaire joué entre deux personnes. Des cailloux noirs et blancs sont placés alternativement sur un plateau, dans le but de capturer les cailloux de l’autre joueur en les encerclant. Quand le plateau est plein, le joueur qui contrôle le plus de cases gagne la partie.

go

Hanetsuki

Hanetsuki est le jeu traditionnel du Nouvel An, similaire au badminton. Il est joué avec une raquette ornementée par les filles, vêtues en kimono.

Vous trouverez d’autres informations sur les jeux du Nouvel An ici.

Takoage

Takoage signifie « cerf-volant ». Cette pratique est répandue chez les garçons pendant les fêtes du Nouvel-An.

Vous trouverez d’autres informations sur les jeux du Nouvel An ici.

Nouvelle version du site

Ouf ! Nous avons finalement accouché, non sans peine, de la nouvelle version de Nippon.fr. Nous avons en effet dû reprendre laborieusement chaque page du site pour la remettre en conformité.

Nous espérons donc que vous aimerez cette nouvelle version. Nos objectifs étaient :

  • avoir une présentation complètement uniforme et cohérente sur l’ensemble du site, ce qui n’était pas vraiment le cas avant ;
  • alléger les graphisme du site afin de rendre la lecture plus claire et plus reposante ;
  • améliorer l’ergonomie du site, en s’efforçant de se limiter à un niveau de profondeur (clic) pendant la navigation : le menu principal du site est exploité au maximum ;
  • rendre l’interface plus légère pour un affichage plus rapide ;
  • être conforme aux normes strictes de la W3C (j’ai encore un peu de travail sur un nombre mineur d’articles mais j’aurais bientôt fini) : pour cela, le code a été complètement nettoyé et épuré. Les bénéfices sont multiples : affichage plus rapide et optimisé, cohérence complète quelque soit le système (Windows, Linux, MacOS, …) ou le navigateur (Internet Explorer, Safari, Firefox, Opera, …) utilisé. Bref, on s’évite de tomber dans le lamentable “site optimisé pour Internet Explorer”, sachant qu’Internet Explorer ne respecte pas les standards et n’est plus à jour pour un certain nombre de techniques modernes…
  • et enfin, avoir un site bien plus facile à maintenir pour nous et faciliter ainsi nos mises à jour.

Vous noterez que certaines rubriques ont été supprimées au passage :

  • les webcams : cette rubrique était trop “instable”, malheureusement. Entendez par là que les sites offrant les webcams tombaient souvent ou déménageaient, nous laissant avec des liens morts. Or, nous n’avons pas le temps, pour l’instant, de surveiller et mettre à jour constamment cette rubrique. Elle est donc suspendue, mais pourra revenir si il y a des évolutions dans le bon sens.
  • la météo : le service ne me plaisait plus, du point de vue graphique, tout simplement. Je m’interroge sur son intérêt également tant il est facile et rapide de se procurer les informations du temps sur Internet.

Pour conclure, j’ai essayé de faire simple, avec les avantages que la simplicité peut avoir… et c’est tant mieux, étant donné que je ne suis ni graphiste ni webdesigner…

Maintenant, je me mets au travail pour remettre le forum d’aplomb, après avoir vu tout ma base de donnée perdue par Lycos 🙁

J’espère vous voir toujours plus nombreux à visiter notre site, et j’attends avec impatience vos commentaires sur le forum !

A bientôt !

JC

Origine et composition du peuple japonais

Le Japon compte à ce jour 126 millions d’habitants. Il y a peu de minorités : essentiellement des coréens (600 000, Nord et Sud) et aussi des chinois de Taiwan.

Quant aux origines exactes du peuple japonais, elles demeurent toujours mystérieuses.

A commencer par les origines de sa langue, méconnues. On lui trouve des similitudes avec la famille altaïque (turc, mongol, tongous, coréen) au niveau de la syntaxe, la phonologie et la sémantique. La sémantique pourrait aussi s’apparenter avec les langues malayo-polynésiennes.
Bref, elle ne s’apparente vraiment à aucune autre famille linguistique, et cette spécificité laisse à penser qu’elle a des origines très lointaines. On considère qu’au III° siècle av JC, les habitant parlaient déjà une langue ancêtre du japonais actuel.

Quant aux recherches sur l’origine ethnique du peuple, elles ont été longtemps génées par la doctrine officielle qui prônait l’homogénéité absolue du peuple japonais.

On a pensé un temps que les Aïnous étaient la population originelle du Japon. Il s’agit d’une communauté très ancienne et mystérieuse, dont une petite population (20 000) survit encore au nord du Japon, à Hokkaido.
Longtemps considérés comme une population barbarre, ils se différencient d’abord physiquement en ce sens qu’ils ressemblent plus à des caucasiens, mais aussi culturellement. Ils commencèrent à pratiquer l’agriculture vers le XIIIème siècle, ont développé une littérature orale et une culture étroitement liée à la nature dont ils dépendaient fortement (la vénération des animaux était au centre de leur vie et de leur artisanat). Poussés à l’assimilation au monde moderne, peu d’entre eux parlent encore leur langue et leur civilisation est sur le point de disparaître.

aïnou

Ainous en habit traditionnel

habitat  ainou

style des constructions Ainous (grenier)

En tout cas, il est maintenant établi que les aïnous n’ont jamais été la population originelle et dominante du Japon, comme certaines anciennes thèses laissaient penser qu’ils avaient été décimés par des envahisseurs venus du continent. En effet, les squelettes du Néolithique montrent que les habitants étaient alors plus proches des japonais actuels que des aïnous.

Le Japon a également connu des apports de nouvelles populations venues du continent, Chine, Corée, Sibérie, Mongolie. Cependant, du fait de l’insularité du pays, ces arrivées n’ont jamais été massives.

mongol mongol
les mongoles, peut-être les ancêtre des japonais

On constate, entre le III° siècle av JC et le III° siècle ap JC (période Yayoi), un allongement de la taille des squelettes retrouvés : était-ce dû à une invasion de populations venues du nord de l’Asie (mongoles) ? Ou à une meilleure alimentation tirant bénéfice de la riziculture naissante ? Aucun élément ne le détermine.

En conclusion, on peut dire que nul ne connait les origines du peuple japonais, comme de sa langue, et qu’on se perd en suppositions.
Certes ce n’est pas un peuple homogène, mais il n’y a pas eu d’apports significatifs de populations dans l’histoire (à défaut de connaissances sur la préhistoire).
Pour preuve de son isolement, le Japon n’a connu au début de son histoire certaines techniques du continent qu’avec grand retard. Par exemple, le bronze et l’écriture connus dès 1500 av JC en Chine ne sont apparus qu’aux alentours de notre ère (JC) au Japon !