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Salon du chocolat : le Japon aussi !

Salut à tous,

Me voilà de retour sur le site après un bon mois d’absence ! J’en suis désolé, mais j’ai été contraint et forcé d’abandonner pendant quelques semaines le site, faute de temps, à cause d’un emploi du temps trop chargé. Mais, pas d’inquiétude, le site est toujours vivant. Ceux qui ont la chance de lire le japonais s’en étaient peut-être déjà rendu compte, Aki ayant continué les mises à jour plus régulièrement – et j’en profite pour saluer son travail.

En tous cas, il y a quelque chose que je voulais partager avec mes visiteurs depuis un bon moment. Je le fais donc maintenant avec retard, puisqu’il est question du salon du chocolat qui a eu lieu Paris.

J’y ai fait un tour, et je n’ai pas été déçu. Il est la hauteur de sa réputation et offre une quantité et une variété phénomnales de chocolats, de toutes origines. De nombreux pays de tous horizons y étaient présents… et y compris le Japon ! Franchement, ce fut une surprise car je ne m’y attendais pas du tout. Le Japon n’est pas du tout un pays traditionnellement gros producteur / consommateur de chocolat. Le Japon n’est pas producteur de cacao et ne fut jamais en contact direct avec les pays producteurs comme le furent de nombreux pays européens avec leurs colonies.

D’ailleurs, le chocolat que l’on trouve le plus souvent dans les rues japonaises ne mérite pas franchement ce nom. Il s’agit la plupart de temps de chocolat industriel, que l’on retrouve ici dans le très bas de gamme.

Mais, bien sûr, il est possible de trouver du vrai chocolat au Japon. Le rafinement et la recherche de nouveautés dans la gastronomie japonaise font qu’il y a bien longtemps que des chocolatiers de renom ont ouvert au Japon, tout en innovant avec des produits inédits basés sur les spécialités régionales.

Donc, en fait, surprise mais pas tant que ça…

Parlons justement de ce chocolatier qui était représenté au salon : Mme Setsuko, établi Tokyo. Je n’ai pas pu tout goûté, bien sûr, mais rien que leurs ganaches au macha (poudre de thé vert) valent le détour (même si ce n’est en rien une exclusivité de ce chocolatier). Un vrai délice, à condition bien sûr d’aimer le thé.
Comme souvent ces temps-ci quand il s’agit du Japon, leur stand était assailli de visiteurs curieux et comptait visiblement parmi les plus populaires.

Pour plus d’infos, visitez leur site.

Mme Setsuko Mme Setsuko
Le stand de la chocolaterie Mme Setsuko (Tokyo) au salon du chocolat de Paris Le chef japonais est en train de dorer ses chocolats
Mme Setsuko Mme Setsuko
Ces ganaches au macha sont un délice

Puisqu’on est dans les chocolats, voici également des biscuits que je vous recommande tout particulièrement, bien qu’ils n’étaient pas du tout du déplacement à Paris :

Ces biscuits, Shiroi Koibito, sont fabriqués à Hokkaido par Ishiya, une marque particulièrement réputée au Japon – et encore une fois, ce n’est pas pour rien.

Le sablé est extrêmement fin et le chocolat blanc au milieu est très bon. C’est l’accompagnement parfait d’une bonne tasse de thé. Pour l’annectode, le sablé en lui-même est appelé “langue de chat”, en français dans le texte. 🙂

Encore et toujours la Corée du Nord

Les actualités de cette semaine s’en sont fait l’écho de multiples fois : le terrible manège nord-coréen se poursuit.

Une voie de plus le régime Nord-Coréen joue la carte de la provocation, au-delà de l’acceptable et en se jouant du risque de déclencher une guerre.

Il faut dire que Kim Jong-i, le dictateur de ce paysl doit se sentir encouragé par ses victoires répétées…
C’est avec succès qu’il se livre depuis plusieurs années à un chantage systématique : argent contre paix.

Il faut dire que le pays, après la chute de l’URSS, s’est retrouvé isolé et ses dirigeants se sont arqueboutés sur leur régime stalinien.
Aujourd’hui l’économie du pays est complètement exangue et repose principalement sur l’industrie militaire, entraînée par une armée disproportionnée par rapport à la taille du pays et les exportations d’armes. Bien sûr, ce commerce qui ne profite qu’au cercle restreint des agents du régime.
La population, elle, en pâtit et vit dans des conditions misérables, subissant régulièrement des famines, tout en étant soigneusement contrôlée par la police ou éduquée par la propagande quotidienne, toute communication vers le monde extérieur étant quasi impossible.

Evidemment, une des armes de cette propagande consiste à détourner l’attention de la population sur un ou des ennemis communs, agresseurs qui seraient la cause de tous les maux et contre lesquels le régime s’efforcerait héroïquement à protéger son peuple.
Oui, le mécanisme est bien rôdé et les ennemis en question bien connus : les Etats-Unis et le Japon, pour des raisons historiques et même si bien des choses ont changé en 50 ans.

Pour les mêmes raisons, la Corée du Nord se cherche et s’est semble-t-il trouvé des alliés en la Russie et la Chine.
L’intérêt de ces deux derniers ? Probablement pas la Corée du Nord en soi. Mais plutôt une vrai volonté, vérifiée d’ailleurs dans bien d’autres contextes, de s’opposer aux Etats-Unis tout en décridibilisant les Nations-Unies. La Chine souhaite en même temps s’affirmer comme puissance régionale face au Japon, et concernant la Russie il y a peut-être un relent des Iles Kouriles.

La machine est bien rodée et tous sont déjà parvenus à leur fin : ridiculiser les Nations-Unies en jouant à leur propre jeu.
Diviser, bloquer les décisions importantes, laisser passer les résolutions inutiles se résumant en belles paroles. Et s’assurer ainsi qu’aucune ne viendra jamais gêner leurs petites politiques internes.

Donc, des Nations-Unies impuissantes, des démocraties frileuses : le champ est libre et Kim Jong-il sait astucieusement utiliser tous ces éléments et en profiter pour à chaque fois pour repousser les limites de l’acceptable.

On croyait il y a quelques années que le seul fait de redémarrer une centrale nucléaire serait un acte de guerre.
Depuis, les frontières maritimes ont été violées, des missiles sont tirés tout azimuth régulièrement, un essai nucléaire a eu lieu. N’évoquons même pas les paroles qui sont des quasi déclarations de guerre, chaque fois plus violentes. Ou encore l’affaire folklorique des japonais kidnappés. A chaque fois, le régime franchit un palier et se renforce, pendant que tout le monde est divisé.

Bref, Kim Jong-li joue et est actuellement le véritable maître. Voilà qui n’est pas rassurant tant on peut s’interroger sur ses véritables motivations, voire sa santé mentale.

Il faudra bien mieux que des blocus économiques sur des échanges qui étaient déjà insignifiants. Mais peut-être aussi pas grand chose, car il n’est pas sûr que la population coréenne se montre indéfiniment patiente envers ses dirigeants. D’après ce reportage, la résistance semble s’organiser : tracts contre le régime, contrebande de vidéos en provenance de l’extérieur, témoignages d’exilés passant la frontière…

Souhaitons que ce régime s’effondre de lui-même ! En attendant, on comprend l’anxiété des japonais face à un tel et si proche voisin, doté de l’arme nucléaire et des missiles longue portée qui vont bien.

Plus d’infos : Wikipedia

PS : j’ai une vidéo interessante à ce sujet, je suis en train de plancher sur un moyen pour la diffuser prochainement.

Les restaurants japonais à Paris

J’ai écrit il y a peu un article pour bien choisir son restaurant japonais et éviter les pièges.

Je viens de découvrir que le bureau parisien d’une organisation de commerce japonaise présente à l’international- JETRO PARIS – vient de commencer à travailler à un système de labelisation des restaurants japonais authentiques.

Je vous laisse découvrir leur travail sur leur site et sur cet extrait d’interview du Figaro ci-dessous :

Un label « authentique » pour les restaurants japonais (par François SIMON Le Figaro, 10-11 juin 2006)


Un nouveau comité d’évaluation indépendant composé de spécialistes va labelliser les « authentiques » restaurants japonais de l’Hexagone. Tsuyoshi Nakai, directeur général du Jetro (Organisation Japonaise du commerce extérieur) en explique le principe.

Le Figaro. – Pourquoi encore ajouter un label ?
Tsuyoshi Nakai. – Il se passe un phénomène paradoxal dans la restauration japonaise. De nombreux restaurants asiatiques se sont reconvertis en restaurants de sushis ou yakitoris. À l’inverse, le nombre de restaurants authentiquement japonais diminue du fait de cette concurrence. Ils ne sont plus qu’une dizaine à Paris. Lors des réunions du comité, les membres sont tombés d’accord sur la nécessité d’introduire un système de recommandation et non pas de certification des restaurants. Notre labellisation a pour but de faire connaître aux consommateurs français ce qu’est la vraie cuisine japonaise et d’encourager les cuisiniers à relever le défi.
L’image de la cuisine japonaise est pourtant claire…
Il y a hélas beaucoup de malentendus. On réduit souvent la cuisine japonaise à une restauration modique, fastidieuse, avec ses poissons crus et diététiques. En fait, elle est très variée, subtile, régionale et parfois chère, à cause de la qualité des produits qu’elle utilise. Au Japon, les cuisiniers doivent avoir un certificat et une bonne expérience pour pouvoir travailler. En France, le cuisinier n’ayant pas reçu la formation nécessaire pour traiter le poisson, peut faire courir un risque sanitaire à sa clientèle. Ce qui altérerait aussitôt la réputation des restaurants japonais. Enfin, de nombreux produits de médiocre qualité circulent, et nous souhaitons promouvoir une cuisine traditionnelle fondée sur des ingrédients irréprochables.
Cela veut-t-il dire qu’un non japonais ne peut pas faire de cuisine japonaise ?
Pas du tout. Notre comité évaluera, puis recommandera, les restaurants authentiquement japonais qui répondront à certains critères. La nationalité du chef reste secondaire, à partir du moment où il a bénéficié d’une formation à la cuisine japonaise authentique pendant un temps donné. Tous les restaurants feront l’objet de cette évaluation. Il suffit de respecter l’authenticité de notre cuisine, le service traditionnellement courtois, la qualité des ingrédients, le décor et l’atmosphère typiquement japonais, y compris la vaisselle, la façon originale de cuisiner… pour obtenir le label.
Comment allez-vous procéder ?
Une équipe d’inspecteurs travaillant anonymement selon la politique et le standard définis par le comité est d’ores et déjà sur le terrain. Le Jetro n’est pas du tout impliqué dans cette inspection. L’équipe va visiter les principales adresses japonaises de Paris et de province. Dès octobre, au moment de La Semaine du goût qui précède le Salon international de l’alimentation (Sial), le comité publiera un guide des « Restaurants japonais authentiques ». Nous invitons les restaurants et les consommateurs susceptibles de s’intéresser à ce projet à se référer au site de Jetro Paris (www.jetro.go.jp/france/paris) et à y contribuer.

Je trouve que c’est une excellente et indispensable initiative. Surtout que je ne pensais que le nombre de vrais restaurants japonais était aussi faible sur Paris ! Une dizaine tout au plus sur combien de centaines ?

Arrivage du Japon

Cette semaine notre ravitaillement régulier en provenance du Japon est arrivé :)) Ma famille japonaise nous envoie régulièrement des choses auxquelles on est habitués et qui sont soit introuvables ici, soit hors de prix.

Alors, au menu :

  • un énorme sac d’algues wakame, pêchées par mon beau-père de ses mains ! Autant vous dire qu’elles sont on ne peut plus saines et excellentes. Même au Japon, il est rare d’avoir une telle chance, celles du commerce n’étant pas aussi généreuses. Il plonge régulièrement en apnée pour en ramasser, ensuite il suffit de les laisser sécher. Elles peuvent ainsi se conserver longtemps. On est des gros consommateurs et pourtant avec un telle quantité (difficile de se rendre compte sur la photo je reconnaît), on est tranquilles pour quelques mois.

    wakame

    Macro sur les algues Wakame du beau-père
  • la pâte miso avec dashi (poudre à base de poisson pour un meilleur goût). On en trouve en France mais c’est quand même assez cher.

Pâte  *Miso soupe miso

La pâte miso… ça plus les wakame ci-dessus et voilà une excellente soupe miso !
  • A la place des wakame, on peut utiliser des algues tororo. Elles sont très fines et on leur prête des vertues pour la santé du cuir chevelu… Messieurs, mangez-en !

tororo tororo

  • Le curry (ou carry-raisu comme les japonais appellent ce plat). C’est un de mes plats favoris. Bien sûr le curry provient d’Inde, mais celui-ci est particulier car il a au fil du temps était accomodé au goût des japonais pour en devenir un des plats nationaux. Très crémeux et bien plus doux que le curry indien, il est préparé en le mijotant avec de la viande de boeuf ou du poulet, des pommes de terre, des carottes et des oignons. Un conseil : ajouter une bonne dose d’ail !

curry

Suffisamment de curry japonais pour tenir le siège… un mois ? 🙂

  • Une boîte d’Umeboshi. Il s’agit de prûnes japonaises, macérées dans du vinaigre. Le goût très aigre peut plaire ou ne pas plaire. Personnellement ça ne m’a jamais choqué et j’adore. J’en mange très souvent pour accompagner le riz, d’autant que c’est réputé être bon pour la santé !

umeboshi
Umeboshi : si vous ne connaissez pas, ça peut être un challenge à relever

  • Les vrais Pocky, les originaux desquels nos Mikado made in France (Lu) se sont inspirés… sans les égaler à mon goût. C’est pour ça que je m’en fais envoyer un peu. Disons que la différence est qu’ils sont plus épais et crémeux alors que les mikado sont secs. Pour l’annecdote ça a bien faire rire Aki quand elle a su qu’on appelait ça mikado !

pocky

Les mik… euh pocky !

  • Udon et Soba… ce sont des pâtes à base de blé mais qui se préparent de manières complètements différentes. Les Udon, pâtes épaisses à la couleur blanche, se mangent chaud, en potages au goût discret.
    Les soba ont une couleur plus grisâtre et un goût plus prononcé. Ils se mangent froids ou juste tièdes, dans une sauce spécialement préparée (salée-sucrée avec de la sauce de soja). On peut les savourer avec un oeuf cru et du wasabi.

udon soba
Undon (gauche) et Soba (droite)

  • Le thé vert. Ce thé ne faillit vraiment pas à sa réputation. Moi qui ne buvait jamais de thé, celui-ci m’a reconverti et j’en bois tous les jours. Il est aussi excellent pour la santé.

thé  vert japonais

Un thé vert japonais d’excellente qualité
  • Du jus de légumes. Infect, mais bourré de vitamines. J’essaye de laisser plutôt ça à Aki, qui en prend quand elle se sent fatiguée.

the  vert

Et encore un challenge avec ce jus de légumes 😀
  • Pour finir, voici des petits snacks que j’allais oublier. Oui, c’est du poisson séché !

snacks

Voilà, il y a d’autres petites choses mais on n’en finirait pas… Je reviendrai faire des articles petit à petit. D’ailleurs je prépare une galerie de photo qui ne concernera que la gastronomie.

Au prochain épisode !

Koizumi : une page se tourne

Une page s’est tournée avec le départ du pouvoir de Junichiro Koizumi, le premier ministre du Japon. Il laisse un bilan positif, avec l’arrêt de la déflation, le taux de chômage le plus bas depuis 7 ans (4,1%) et une phase de croissance la plus longue depuis 1945. Il aura connu une assez grande popularité, surnommé amicalement henjin (type bizarre) pour ses exentricités : ballade en trotinette futuriste, tango avec Richard Gere, mime d’Elvis Presley, etc. Il n’aura pas non plus hésiter à figurer sur une publicité TV internationale faisant la promotion des investissements au Japon. Cependant, certains lui reprochent d’avoir créer des inégalités dans la société japonaise, jusque là très égalitariste. Les japonais considèrent de plus en plus qu’il y a des gagnants et des perdants dans leur société.

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M. Koizumi aura été un premier ministre atypique

Shinzo Abe, son bras droit également très populaire, va lui succéder. A 52 ans, il est le plus jeune premier ministre de l’après-guerre. Conservateur, il devrait d’une certaine manière s’inscrire dans la continuité de Koizumi, mais peut-être avec plus de poigne sur des dossiers comme celui des agressions de la Corée du Nord. Il compte renforcer la force militaire défensive du Japon, en réformant si nécessaire la constitution issue de la seconde guerre mondiale. Celle-ci impose un certain nombre de restrictions sur l’armée japonaise, la limitant en fait à une force de défense. Il veut clairement réaffirmer le Japon en tant que puissance régionale et arbitre face à la montée de la Chine et la concurrence de la Corée du Sud.

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Shinzo Abe

La réaction des médias français a été plutôt critique, de manière discrète certes, mais réellement critique. M. Abe ayant eu son grand-père arrêté par les américains comme criminel de guerre et jamais jugé, un parallèle a été fait avec cette période sombre de l’histoire. Je ne suis pas sûr que ce parallèle était inévitable, d’autant que le Japon a fait montre depuis longtemps qu’il avait changé et était maintenant un des pays les plus pacifistes du monde, souvent premier contributeur à de nombreuses aides humanitaires.
Je ne crois pas qu’on puisse faire un procès d’intention à M. Abe d’être un homme de guerre – et encore moins que ce soit la volonté des japonais. Pourquoi ne pas faire à nouveau confiance aux japonais de la même façon que nous le faisons maintenant avec les allemands ?

Mon impression personnelle est que ce ne serait pas une mauvaise chose que le Japon ait les moyens de disposer d’une certaine force de dissuasion. Face à des menaces réelles et à un environement régional plutôt instable, il est plutôt dangereux que le Japon soit si dépendant des Etats-Unis pour sa défense.